Des observateurs le pressentaient déjà. Si Félix Tshisekedi a réussi à échapper à la vindicte populaire grâce à une opposition divisée et visiblement affaiblie, les 5 prochaines années risquent de lui être une véritable mer à boire.
Bien avant même que la formation du futur gouvernement ne produise des aigris qui vont indubitablement rejoindre l’opposition, le président congolais fait déjà face aux déçus de gouvernance.
Jean-Jacques Mamba qui a été à l’Union sacrée, au MLC de Jean-Pierre, a décidé de s’engager dans une opposition radicale pour affronter Tshisekedi dans ses dérives à la tête du pays.
Dans une tribune parcourue par Iwebrdc ce jeudi 22 février, le désormais opposant prend en partie le chef de l’Etat qu’il décrit comme n’ayant pas une vision capable de voir derrière la montagne alors que la RDC attend d’être sauvée.
Il dénonce ainsi les choix souvent mal opérés de Tshisekedi, ses engagements peu efficaces, sa diplomatie trébuchante ainsi que l’absence d’intelligence des situations pour résoudre les problèmes qui guettent la République. Jean-Jacques Mamba soutient alors que c’est à cause de cela que le premier quinquennat de l’Union sacrée a été improductif.
“Ses choix, ses engagements, sa diplomatie et l’absence d’intelligence des situations à la faveur de nos difficultés, et ce, dans tous les domaines, auront été la plus grande faiblesse du leadership, mieux la cause de sa faillite individuelle ces 5 dernières années”, écrit-il alors.
Mais, en même temps, l’opposant dénonce l’omniprésence de Félix Tshisekedi partout, aussi bien dans les finances, la justice que dans la politique. Ce qui ne permet pas la séparation des pouvoirs.
“Tout pouvoir excessif meurt par son excès même. L’hyper-présidentialisme de facto, institué en marge des lois de la République et en violation du principe de séparation des pouvoirs a conduit le chef de l’Etat a été présent sur tous les fronts et à avoir dans la conduite des affaires publiques, une supériorité sur le Premier ministre, sur le Parlement et sur la justice et, in fine, à renforcer son pouvoir au détriment des autres pouvoirs”, renchérit Mamba.
Au sujet des deniers publics, l’ancien élu de Kinshasa attaque Tshisekedi qu’il accuse de favoriser les détournements des fonds depuis le programme de 100 jours en 2019.
Il le charge d’avoir livré l’économie congolaise à la famille présidentielle qui en profite au détriment de l’ensemble du peuple congolais qui croupit toujours dans la misère.
“Assiégées par la famille présidentielle, les finances publiques sont apprivoisées en procédure d’urgence pour des dépenses non traçables. 50% des dépenses publiques sont concernées”, dénonce l’opposant.
Il faut dire que la situation au pays est alarmante. Aussi bien sur le plan sécuritaire avec l’agression du M23 et les tueries des ADF et des CODECO dans l’Est, que sur le plan économique avec le taux galopant du dollars, les Congolais ne savent plus à quel se vouer.
Le gouvernement congolais qui n’arrête de promettre n’a toujours pas réussi à juguler la question.