Par Charles Mapinduzi
La Terre est vraiment ronde et le monde tourne réellement. Au soir de son pouvoir, lors d’une interview accordée à la presse, Joseph Kabila prévenait déjà que rien ne devrait être exclu en politique. C’est en effet le cas aujourd’hui en République démocratique du Congo où l’ancienne opposition s’est emparée du pouvoir, obligeant ainsi d’anciens caciques du régime passé à opérer un choix : soit accompagner le nouveau dirigeant, soit basculer dans l’autre camp.
Mais on sait, l’ancien président qui était hier déifié a vite été abandonné et mène une vie solitaire. Face au pain, ses anciens lieutenants ont opté pour servir un nouveau maître, Félix Tshisekedi. Comme des moutons de Panurge, ils se sont rués vers l’Union sacrée.
D’abord, quand la barque FCC-CACH chavirait, Félix Tshisekedi les a abandonnés entre les 2 bonnes mains de Jean-Marc Kabund. On se souvient que l’ancien président de l’UDPS aujourd’hui détenu à Makala garantissait aux transfuges du FCC qu’il serait le défenseur et le protecteur de leurs intérêts au sein de la nouvelle coalition qui se formait autour du chef de l’Etat.
Jean-Marc Kabund étant passé du côté sombre de l’histoire, pour ainsi dire, Augustin Kabuya a pris les rênes. Aujourd’hui, c’est le nouveau président du parti présidentiel qui a à flot l’Union sacrée. Le chef de l’Etat semble plus lui faire confiance qu’à Bahati Lukwebo ou Christophe Mboso qu’on craint que le sang de Kabila continue de couler toujours dans les veines.
A l’Union sacrée, c’est donc Kabuya le vrai maître du jeu. Pour obtenir quoi que ce soit ou pour préserver ses intérêts, on n’a aucun autre choix que de se plier aux ordres du nouveau patron.
Le mercredi 26 avril dernier par exemple, d’anciens Kabilistes ont défilé devant le président de l’UDPS pour obtenir des sous en prélude de la sortie officielle de l’Union sacrée le samedi prochain. D’anciens dignitaires et décideurs au sein du régime Kabila ont été aperçus, à la queu-leu-leu, défilant devant le puissant Augustin Kabuya.
Même si pour tenter de soutirer ces fonds, ils sont prétextés que cela participerait à la mobilisation des masses, une source bien introduite mentionne qu’il s’agit plutôt de se trouver quelques moyens de survie, en plus de se faire de bonnes grâces auprès du nouveau maître de l’Union sacrée de qui tout dépend aujourd’hui.