Par Gilbert Ngonga
L’année 2022 n’est pas favorable au président Félix Tshisekedi. Face au mauvais score réalisé par son dévoué Christophe Mboso à l’Assemblée nationale, le chantre de l’État de droit doit se résigner à actionner un plan B mais avec qui négocier ? Visiblement les députés nationaux qui lui étaient favorables hier , lui ont quasiment tourné le dos.
Les élus transfuges du Front Commun pour le Congo, qui en 2020 avaient voté en faveur de la destitution de Jeanine Mabunda au poste de président de l’Assemblée nationale, refusent désormais la perche donnée par Félix Tshisekedi.
Une nouvelle charge du président Félix Tshisekedi, qui avait annoncé la fin de la coalition qu’il formait avec son prédécesseur. C’est donc un épisode de plus dans la crise politique qui secoue actuellement la République démocratique du Congo.
Plus de 100 signatures ont été déjà récoltées pour déchoir Christophe Mboso. Cette motion est l’initiative du Front commun pour le Congo de Joseph Kabila. Le pouvoir, dit-on, est comme une drogue : quand on y a goûté, il est terriblement dur de s’en passer. Sur ce, assis sur une chaise éjectable, Mboso centralise la réception des courriers de l’Assemblée nationale au 3 ème étage. Ça sent la panique. On peut s’accorder à dire que l’Union sacrée de Tshisekedi est au bord de l’éclatement à 20 mois des élections générales.
Les transfuges du Front commun pour le Congo (FCC) se sont parfois avérés un marché de dupes. Ces “dinosaures” s’apprêtent à retourner à la case de départ. Le Chef de l’État , Félix Tshisekedi ne doit plus compter sur le soutien de ses 391 députés nationaux sur 500 à l’Assemblée nationale.
Les faiblesses de Mboso
À l’absence de Kabund, alors vice-premier président de l’Assemblée nationale radié de l’UDPS, Christophe Mboso accuse beaucoup de faiblesses. Il n’a plus la capacité de contraindre. Les députés nationaux sont devenus insoumis. Pour preuve, le successeur de Mabunda au perchoir de la chambre basse du Parlement n’avait pas pu obtenir le désengagement des députés nationaux de l’Union sacrée dans la destitution du désormais ex-ministre de l’économie Jean-Marie Kalumba.
Mboso se montre incapable de gérer les traumatismes liés à la détention du marteau piqueur de l’Assemblée nationale. Il ne sait pas résister à l’absence de Kabund, à la pression du temps et à l’environnement pour se maintenir. Pour cause, Christophe Mboso n’a plus de branches sur lesquelles il peut s’appuyer. Les réseaux internent de l’Assemblée nationale tendent à se briser.
Pourtant, après que le député national Iracan Gratien de Saint Nicolas ait finalement décidé de surseoir le dépôt de la pétition initiée contre le président de l’Assemblée nationale, Mboso devrait agir en stratège, pour anticiper les évènements en se comportant de manière juste, pour ne pas tomber ou succomber à la destitution.
Malgré les stratégies de Félix Tshisekedi
Contrairement à Mboso, Félix Tshisekedi avait lui, tenté de combiner les ressources financières pour acheter les consciences des députés nationaux avec des jeeps Palissades. Fort est de constater que malgré cette stratégie, et tant d’autres privilèges accordés secrètement aux députés nationaux, Félix Tshisekedi n’a pas pu continuer à manipuler et orienter les pensées des élus du peuple congolais.
Félix Tshisekedi a aussi utilisé le bon sens et le bien, pour créer l’empathie ou la sympathie en vue d’obtenir l’allégeance des députés nationaux. Mais cela n’a pas duré. Éternels insatisfaits, les députés nationaux s’apprêtent à lui tourner le dos, pour la simple raison que Tshisekedi ne savait pas mettre à jour la stratégie de la conversation de la majorité parlementaire au gré des évènements internes et externes.
Et Kabila veut récupérer sa majorité parlementaire
La politique est fondée en grande partie sur la trahison des alliances. Trahi par Tshisekedi, qui lui avait dépouillé de sa majorité parlementaire, Joseph Kabila, ancien président de la RDC veut administrer une gifle politique à son successeur ingrat.
Entre-temps, les hommes politiques qui étaient restés fidèles à Joseph Kabila mystifient les conditions socio-économiques du pays pour faire voir aux congolais que Tshisekedi n’inspire pas confiance pour continuer à diriger le plus grand pays d’Afrique centrale.
Pour les proches de Joseph Kabila, Tshisekedi est le porteur du mal. Autant que Tshisekedi, Kabila mise sur l’intérêt personnel pour revenir au pouvoir. Pour y arriver, celui qu’on appelle affectueusement “Raïs” mobilise l’attention des congolais sur lui. Pas plus tard que la semaine dernière, il s’est offert un bain de foule à Ndjili, l’une des communes populaires de Kinshasa.
L’avenir nous en dira plus.