Par Charles Mapinduzi
Joseph Kabila est resté loin des radars médiatiques depuis qu’il a quitté les affaires en janvier 2019. Reconnu pour son silence légendaire, sa position sur des questions majeures du pays est rarement entendue. Cependant, quelques-unes de ses allocations résonnent profondément dans la mémoire des Congolais à ce moment où le pays est à la croisée des chemins et qu’il a décidé de faire recours à des États amis et aux Nations-Unies pour régler des problèmes liés à la sécurité.
Alors que la partie orientale du pays continue de s’enflammer du fait de la guerre du M23, de la cruauté des ADF et de l’activisme de nombreuses milices locales, les autorités congolaises comptent sur les services de la Communauté d’Afrique de l’Est pour endiguer la crise : l’Ouganda, le Kenya, le Burundi ont déjà déployé leurs contingents au Nord et Sud Kivu, en attendant que d’autres pays membres s’y déploient également. Sur place, la mission onusienne y est depuis une vingtaine d’années.
Pas seulement, la SADEC a également dépêché une délégation pour venir s’enquérir de l’état sécuritaire de l’Est. Puis, l’Angola vient d’annoncer qu’elle enverrait ses troupes dans le même cadre. Dans la même optique, Félix Tshisekedi a demandé à Macron d’agir quand ce dernier a récemment séjourné en RDC. Par ailleurs, une délégation des membres du conseil de sécurité est au pays et Kinshasa attend qu’elle prenne ses responsabilités sur cette affaire.
Au regard de ce tableau, il ressort que l’État congolais est en train de démissionner, s’il ne l’est pas déjà d’ailleurs. Au fur et en mesure, les responsabilités constitutionnelles qui sont celles des autorités congolaises semblent abandonnées aux étrangers qui n’ont pourtant rien à perdre dans un conflit qui oppose le Congo aux groupes armés internes ou externes.
Mais, alors que son pouvoir vacillait et qu’il se dressait de plus en plus contre l’ingérence étrangère et le néocolonialisme occidental, Joseph Kabila dans un de ses discours sur l’état de la nation, devant les 2 Chambres du Parlement réunies en congrès était sans équivoque.
“Ce n’est pas de Nations-Unies, de l’Orient, ni de l’Occident que viendront les solutions à nos problèmes mais plutôt de nous-mêmes et par le dialogue entre les Congolaises et les Congolais unis par la fibre patriotique“, disait-il.
D’ailleurs, si l’on s’en tient à la position de Macron lors de son séjour à Kinshasa et si l’on considère les propos de 15 membres de l’ONU aujourd’hui au pays, position et propos qui ont rappelé les dirigeants congolais à leur responsabilité, il est évident que les solutions ne viendront que de la RDC.
Aujourd’hui, Félix Tshisekedi et son peuple devraient capitaliser ces idées émises par Joseph Kabila pour une auto-prise en charge susceptible de changer la donne, plutôt que d’attendre des solutions extérieures qui ont d’ailleurs déjà montré leurs limites jusqu’ici.