Par Gédéon ATIBU
En République démocratique du Congo (RDC), un projet de loi veut interdire l’accession à la magistrature suprême et à d’autres fonctions régaliennes à toute personne née d’un parent non congolais.
Le texte initié par Noël Tshiani, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 divise les Congolais.
Après son rejet quasi-total de l’ensemble des acteurs politiques, sociaux et culturels, Noël Tshiani n’a toujours pas dit son dernier mot.
Loin de s’avouer vaincu, il confirme que son projet de loi sera soumis à l’examen lors de la session parlementaire de mars 2022.
Cette proposition de loi Noël Tshiani vise entre autres à « protéger la souveraineté nationale et sauvegarder l’intégrité territoriale» qui passe aux yeux de son initiateur comme une « nécessité » absolue.
« Adoptons cette loi lors de la session parlementaire de Mars 2022. Quand on est congolais, on soutient la souveraineté nationale de la RDC», dit Noël Tshiani qui, visiblement, s’adresse aux députés nationaux pour qu’ils prennent leur responsabilité pour examiner et voter ce texte de loi.
Les détracteurs de la loi Tshiani craignent que celle-ci soit utilisée pour éliminer du jeu politique certains candidats comme Moïse Katumbi et que le pays, déjà fragilisé par les conflits, ne bascule dans une dérive xénophobe, comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire où le concept d’« ivoirité » avait contribué à faire basculer le pays dans une guerre civile entre 2002 et 2011.
Il sied de rappeler que c’est depuis le 8 juillet dernier que cette proposition de loi a été déposée au bureau de l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu. Depuis lors , plus rien n’a suivi, c’est quasiment une lettre morte.