Par Gédéon ATIBU
Le président rwandais Paul Kagame, a pris la tête du Commonwealth pour les deux prochaines années, à l’issu d’un sommet qui a eu lieu à Kigali le week-end de la semaine dernière. L’homme est confronté à la tâche ardue de relancer une association qui fait face à une menace existentielle en raison de son histoire coloniale.
En effet, les valeurs du Commonwealth inscrites dans sa charte comprennent la promotion de la démocratie, des droits de l’homme, de la bonne gouvernance, de l’État de droit, de la liberté individuelle, de l’égalitarisme, du libre-échange, du multilatéralisme et de la paix mondiale.
Dans la ligne droite de son combat, l’ancien premier ministre rwandais Faustin Twagiramungu estime que le président Paul Kagame vit en total désaccord d’avec les valeurs que prône le Commonwealth. Pour ce fait, il serait préférable de le traiter conformément à son passé sulfureux.
Paul Kagame porte sur sa tête le sang de trois dirigeants africains
Les assassinats de trois présidents dans la région de l’Afrique centrale sont liés au président Paul Kagame, qui comprend le président Juvénal Habyarimana du Rwanda, le président Cyprien Ntaryamira du Burundi et le président Laurent Désir Kabila de la RD Congo.
Comment trois présidents en exercice peuvent-ils être tués de sang-froid sans tollé international, enquête ou justice pour ces meurtres ? Pour qu’une personne puisse s’en tirer avec un meurtre, il faudrait qu’elle ait des amis dans de très hautes sphères politiques qui dissimulent ces crimes ou en soient complices.
La relation du président Paul Kagame avec ses partisans américains et britanniques remonte à l’époque où le FPR était encore un groupe rebelle en formation en Ouganda.
La chercheuse et chercheuse de Human Rights Watch Alison Des Forges a documenté les nombreux crimes de Paul Kagame et a été l’une des premières à reconnaître qu’un génocide a été commis en 1994 au Rwanda, alors que le reste du monde n’appliquerait pas une telle étiquette car il devrait alors intervenir.
« Les invités des pays membres du Commonwealth, vous savez certainement que l’hôte du CHOGM2022, Paul Kagame n’est pas seulement l’assassin des Présidents : Habyarimana, Cyprien Ntaryamira et Mzee Kabila mais aussi l’ennemi de la Démocratie et des droits de l’homme, qui sont les principales valeurs de votre organisation», a révélé le président du parti RDI ( Rwandan Dream Initiative), Faustin Twagiramungu sur Twitter.
Choqué par la situation d’insécurité grandissante entretenue dans la région, l’ancien premier ministre rwandais a pointé du doigt accusateur le président Paul Kagame d’être derrière les rebelles du M23 dans la déstabilisation de son voisin.
A en croire Faustin Twagiramungu, Kagame n’a pas causé seulement du tort aux congolais mais également aux rwandais lors du génocide rwandais de 1994. Le devenu, par surprise, ami et frère de Félix Tshisekedi joue la carte de l’Occident dans la déstabilisation des États de la sous-région.
Kagame, un partenaire non crédible et sincère
”Le mal du 21e siècle pour les pays subsahariens: c’est Kagame, ancien Major de l’armée ougandaise, l’un des planificateurs de la guerre contre le Rwanda, assassin du chef de l’Etat rwandais et déclencheur du génocide rwandais », dégaine Faustin Twagiramungu.
Pour lui , l’homme à la taille svelte incarne un régime sanguinaire sans précédent dont tout le monde au Rwanda veut se débarrasser. Kagame surveille les intérêts géostratégiques des puissances occidentales. « Il est président du Rwanda, gardien de la RDC pour l’Occident », a-t-il fait savoir.
L’Est de la RD Congo est en crise absolue avec une population menacée au quotidien par la mort, le déplacement et le viol. Les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda terrorisent la région dans une lutte stratégique pour les minerais et le pouvoir.
Le gouvernement rwandais nie avec véhémence toutes les accusations portées dans le rapport du Groupe d’experts des Nations Unies, mais continue de garder le silence lorsqu’il est appelé à dénoncer les activités du M23.
Alors, quelle main de poker Kagame tient-il que les États-Unis sont prêts à garder le silence sur les atrocités commises en RD Congo ?
Plus de 6 millions de vies ont été perdues et d’innombrables femmes ont été violées, mais tout ce que les États-Unis ont fait est de sanctionner des membres sans importance du M23 soutenu par le Rwanda. Cette décision est risible car c’est un écran de fumée d’une tentative de montrer au monde que le gouvernement américain est préoccupé par la vie innocente de la RDC.