Par Gilbert Ngonga
Dans son homélie à la messe dite à l’aéroport de Ndolo le mercredi, le souverain pontife a prêché trois grandes choses : le Pardon, la communauté et la mission pour aboutir au thème de son voyage “la réconciliation en jésus-christ. « Trouver la force de se pardonner à soi-même, aux autres et à l’histoire. C’est ce que le Christ veut. Le pardon devient le chemin de la paix. Il ne s’agit pas de tout laisser derrière soi comme si de rien n’était, mais d’ouvrir son cœur aux autres avec amour » avait lancé le pape François.
C’est pourquoi, dans un message posté sur Twitter ce vendredi, Martin Fayulu, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018 qui réclamait sa victoire électorale, dit accorder le pardon à ceux qui lui ont volé la victoire électorale de 2018. Allusion faite au président de la République Félix Tshisekedi.
« Je remercie le Pape François @Pontifex_fr d’avoir éclairé le monde sur la situation sécuritaire, sociale et politique de la #RDC. J’ai accordé le pardon à ceux qui ont volé la victoire du peuple. Je suis engagé pour des élections transparentes, impartiales et apaisées en 2023. », a t-il dit.
Mercredi 9 janvier 2019, le candidat de l’opposition Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo. Comme pour le passé, le Cardinal Fridolin Ambongo ne reconnaît toujours pas les résultats qui ont été rendus publics pas la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). En ce temps là, la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), avait aussi affirmé ne pas avoir collecté les mêmes résultats que la centrale électorale.
« Nous savons que son élection a été une tromperie, nous l’avons dit. Or, la communauté internationale a reconnu cette élection. Comme archevêque de Kinshasa, je n’ai pas le pouvoir de faire bande à part. Le bon sens a voulu que nous composions avec lui et que nous l’accompagnions dans son travail pour le bien du pays », a déclaré l’archevêque métropolitain de Kinshasa au cours d’une interview en marge de la visite du Pape François en République démocratique du Congo.
« Leur faire beaucoup d’honneur que de les appeler élite. Ceux qui nous dirigent voient à court terme. Ils endossent en effet une responsabilité majeure dans l’état catastrophique dans lequel se trouve notre pays. Cependant, comment expliquer que le peuple accepte de vivre dans tant de misère et d’injustice ? Il ne réagit pas, il accepte tout », a indiqué le Cardinal Ambongo.
Et d’ajouter : « La liberté, la dignité ont un prix. Vous ne pouvez pas prétendre vivre dignement sans en payer le prix. J’ai plus de considération pour un peuple qui se soulève que pour un peuple qui croise les bras pour ne pas se faire tue », a-t-il martelé.
Pour la petite histoire, la Cour constitutionnelle avait officiellement proclamé, dans la nuit de samedi 19 au dimanche 20 janvier, Félix Tshisekedi président de la République démocratique du Congo, après avoir rejeté le recours de l’un des trois candidats arrivés en tête, Martin Fayulu.