Par Gédéon ATIBU
À l’UDPS, la mort du chef du clan a tout fait basculer. De grosses pointures du parti ont été exclues par l’actuel Président a.i du parti Jean-Marc Kabund-A-Kabund. Valentin Mubake qui a créé l’UDPS le peuple et Bruno Tshibala qui a été même chef du dernier gouvernement sous Kabila ont tous été exclus et chacun a pris une nouvelle direction.
Deux ans et demi depuis son arrivée au pouvoir, Félix Tshisekedi, poussé par l’idée de la réconciliation nationale pourrait surprendre en tendant la main à Bruno Tshibala et à Valentin Mubake. L’idée a de quoi paraître étonnante tant que les deux hommes sont sur des registres d’engagement différents.
C’est Norbert Yamba Yamba, cadre de l’UDPS qui l’a affirmé ce vendredi. «Certainement que dans un groupe, il y a toujours la guerre de leadership. Comme le Président Félix Tshisekedi veut véritablement la réconciliation du peuple congolais , je pense que le moment viendra où il y a aura dédramatisation des relations entre les acteurs et si on peut embrasser les autres, pourquoi pas Mubake encore qu’il soit disponible pour aller dans le sens de renforcer le combat que nous avons mené depuis notre enfance. Je pense pas que les gens se retirent parce qu’il y a eu détournement de la vision» , a-t-il déclaré dans une interview sur IWERDC.
L’ex- conseiller spécial d’Etienne Tshisekedi était très connu pour ses positions radicales face au régime Kabila. Il était considéré comme le potentiel candidat à la succession du leader du parti.
« Quelqu’un comme Valentin Mubake, il a affirmé son leadership. J’estime qu’à un moment donné le calme ou la sérénité va reprendre. On va reprendre le contact jusqu’à ce qu’on crée un parti plus fort qu’avant parce qu’on aura acquis plusieurs acteurs avec des expériences diversifiées et cela va constituer véritablement une synergie gagnante» , croit-il fermement étant donné que la tendance générale c’est de construire l’UDPS.
La réconciliation nationale sera à l’ordre du jour dans ce pays encore meurtri par deux deux décennies de violences politiques. Un pari difficile mais aisé quand l’on est engagé à plein régime, à l’instar du Chef de l’État, Félix Tshisekedi qui « est en train non seulement de redorer l’image de son père mais aussi sa propre image en tant qu’être humain, en tant que citoyen, en tant qu’opposant qui est resté pendant plus de 30 ans dans l’opposition et qui a effectivement appris beaucoup de choses grâce au coaching de son père», a-t-il indiqué sur une voix grave.
Et d’ajouter : «Tshisekedi est aujourd’hui président de la République parce qu’il a été bien coaché et je le vois sur cette même lancée. Il se bat pour la construction d’un État de droit, mais avec quel peuple, quelle classe politique, ce sont tout cela des douleurs d’enfantement. On ne se fatigue pas ,on est en train de consolider véritablement cette vision pour que demain tout un chacun se retrouve et trouve son compte» , insiste t-il.
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En tout cas, cette réconciliation ne va pas faire plaisir aux ténors de la vision du peuple d’abord et anciens proches de Tshisekedi le père qui voient déjà d’un mauvais œil la nouvelle politique qu’incarne Tshisekedi au travers de son Fatshisme.
Pour Yamba Yamba, « le Fatshisme est l’émanation du Tshisekedisme. Certes le Fatshisme apporte des améliorations par rapport au caractère, à la communication ou par rapport aux relations humaines.Donc, ce sont des améliorations du Tshisekedisme qui portent le cachet du Fatshisme » .