Par Charles Mapinduzi
La période pré-électorale est déjà agitée au pays et les signaux d’une présidentielle ensanglantée et troublée sont de plus en plus visibles. Depuis que l’opposition a tenté de se constituer pour faire front commun, le régime ne leur accorde aucun répit.
Tout est parti de la manifestation prévue le 20 mai dernier à Kinshasa et qui a été étouffée dans le sang. Face aux bavures policières, le chef de l’Etat a même salué la bravoure des agents de l’ordre qui ont “réussi à maîtriser les voyous“.
Puis, des restrictions ont été imposées aux opposants dont Moïse Katumbi qui a été interdit de se rendre au Kongo Central ou encore Matata Ponyo dont une conférence a été interdite dans le Kasaï. Par ailleurs, Salomon Kalonda, bras droit de Moïse Katumbi a été arrêté mais jusqu’ici, les motifs de cette arrestation restent inconnus. Peu avant, c’était l’arrestation d’un autre opposant, le député Mike Mukebayi.
Face à cette chasse aux opposants, de nombreux États européens ont prévenu au sujet de la dérive qui s’installe avant la prochaine présidentielle. Dans un communiqué, ils rappellent que “la liberté d’expression, de la presse, de réunion, d’association et de mouvement sont des éléments essentiels d’un processus libre, équitable et pacifique, tout comme l’Etat de droit“.
Puis, ils disent s’inquiéter de la tournure des évènements en RDC.
“Nous réitérons nos préoccupations concernant l’usage excessif de la force en réponse aux récentes manifestations, les restrictions imposées à la liberté de mouvement ainsi que les arrestations arbitraires”, écrivent-ils, tout en promettant leur volonté d’accompagner la RDC et la population congolaise sur la vie d’élections compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes en décembre prochain.
Ces États qui sont les USA, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, la République Tchèque et une délégation de l’Union européenne disent être restés regardants par rapport à ce qui se passe avant la présidentielle.