Par Charles Mapinduzi
Parmi les derniers transfuges du Front commun pour le Congo à rejoindre Félix Tshisekedi, il y a André Alain Atundu. L’ancien porte-parole de la majorité présidentielle sous Kabila a justifié son geste par « le sens élevé du patrimoine qui l’anime ».
« C’est à cause de l’appel lancé par le président de la République à la cohésion nationale, étant donné les défis sécuritaires, de développement de 145 territoires, de gouvernance, en tant que patriote, je devais répondre positivement à cet appel. Une figure de proue ne disparaît pas avec le changement des régimes. Atundu a toujours été une figure de proue dans la politique congolaise, aussi bien durant le règne de mzee, de Joseph Kabila et aujourd’hui sous le règne du président Tshisekedi », a-t-il déclaré.
Cependant, Atundu a encore tout de Kabila. Si par la chair, il a traversé vers l’Union sacrée, son âme, son esprit et sa bouche confessent encore et toujours le nom de l’ancien président. En effet, ne dit-on pas que quoi qu’on fasse, on n’oublie jamais la main nourricière? Ne dit-on pas que quoi qu’on décide de devenir, il y a toujours ce qui reste du potier qui vous a façonné?
Dans une émission télévisée en marge de laquelle il s’est appliqué à expliquer pourquoi il a rejoint Tshisekedi, l’ancien porte-parole de l’ancienne majorité présidentielle a vite été trahi par ses lèvres et son âme : il n’y a pas du Tshisekedi en lui. Le spectre de Kabila le poursuit encore.
A la question « qu’avez-vous compris de l’Union sacrée pour que vous y adhériez » posée par une journaliste, Alain Atundu répond : « Amour de la patrie, face aux dangers, face aux problèmes de développement, unissons-nous derrière le leadership de Joseph Kabila. C’est ça l’Union sacrée », balbutie-t-il.
On ne le dira pas assez, nombreux anciens Kabistes, Lambert Mende, Adolphe Lumanu, Ngoy Kasanji, Evariste Boshab, André Alain Atundu, Léonard She Okitundu pour ne pas les citer, ont quasiment tout eu de l’ancien président. Personne plus qu’eux ne s’est autant proclamé Kabiliste pur et dur. Mais, moins de 4 ans seulement ont suffi pour que tous quittent la barque FCC pour tenter de s’attirer la sympathie du nouveau président.
Cependant, Félix Tshisekedi a préféré les ignorer. À l’issue du remaniement gouvernemental opéré la semaine derrière, ces transfuges du FCC n’ont pas eu droit aux chapitres en dépit de leurs yeux doux faits au président congolais.