Par Jeannot MWILAMBWE, depuis Kalemie
Lutte contre les violences sexuelles en milieux scolaires, 18 bourreaux ont été déférés aux instances judiciaires et leurs victimes référées aux structures de prise en charge médicale et psycho-sociale à l’espace d’une année.
Ces statistiques ont été livrées ce vendredi 18 juin 2021 par Albertine Kungwa, Point focal du Fonds pour les femmes congolaises au Tanganyika (FFC) en sigle et Coordonnatrice de l’Association Wapandaji.
C’était au cours de la séance d’échanges d’expériences entre 40 filles leaders formées sur les stratégies de lutte contre les abus sexuels en milieux scolaires. Cette séance a eu lieu dans la salle du Guest house Mont Carmel sur la rive droite de la rivière lukuga dans la ville de Kalemie.

A l’entendre, ces 18 bourreaux ont été dénoncés par ces filles leaders qui sont les élèves et membres des clubs scolaires mis en place dans 4 établissements scolaires des sous-divisions de l’EPST Kalemie I et II par le Fonds pour les femmes congolaises à travers l’association Wapandaji dans le cadre du projet » lutte contre les violences sexuelles en milieux scolaires » qu’il met en œuvre depuis 2020 dans ces deux sous-divisions, et cela grâce au financement d’United nations trust fund. Ces statistiques, a-t-elle précisé, couvrent seulement la première année d’exécution de ce projet dans ces deux sous-divisions. Sur les 18 bourreaux déférés aux instances judiciaires, 12 d’entre eux ont déjà été jugés et condamnés, a renseigné la même source. Celle-ci a, par ailleurs, affirmé que les 18 victimes ont, quant à elles, été référées aux structures médicales et psycho-sociales et ont bénéficié de tout l’accompagnement du Fonds pour les femmes congolaises.

« Nous avons réuni les filles leaders de 4 écoles dont Tupendane, Mwendo, Mahito et de la Lukuga pour l’échange d’expériences. Il y a plus d’une année qu’elles bénéficient de notre encadrement pour pouvoir dénoncer les cas des violences sexuelles qui se commettent en milieux scolaires et même dans la communauté. Nous avons remarqué, au cours de la première année d’exécution du projet, que certains clubs scolaires dont elles sont membres ont abattu un travail de titan qui a conduit à la dénonciation auprès des instances judiciaires de 18 bourreaux. Nous voulons par cette séance que les autres clubs qui n’ont pas bien travaillé de se servir de l’expérience des autres » a-t-elle déclaré.

Toujours au cours de cette séance, ces filles leaders ont reconnu que la série des formations dont elles ont bénéficié de la part du Fonds pour les femmes congolaises à travers l’association Wapandaji leur a permis non seulement de dénoncer les cas de violences sexuelles en milieux scolaires mais de maîtriser toute la procédure de leur référencement. Elles ont estimé que leur travail a conduit à la réduction des cas des violences sexuelles dans les établissements scolaires et recommandent au FFC d’étendre ces clubs scolaires de lutte contre les violences sexuelles dans beaucoup d’autres écoles.

« Mon travail est de dénoncer les cas des violences sexuelles dans mon école. Mais il se trouve que certaines victimes de ces actes acceptent des arrangements à l’amiable avec leurs bourreaux. Cette façon de faire m’intrigue et cautionne l’impunité. Les parents, les Chefs d’établissements scolaires devraient nous aider pour le succès de notre lutte. Et au FFC d’étendre ces clubs scolaires dans d’autres écoles pour combattre ces actes qui freinent l’épanouissement de la jeune fille » a lâché, Jeanne Nzele, fille leader de l’institut Mahito.

Au terme de cette séance, le Point focal du Fonds pour les femmes congolaises et Coordonnatrice de l’association Wapandaji a présenté à ces filles leaders le trophée qui lui a été récemment décerné à Kinshasa par l’Union africaine pour son engagement dans lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre.