Parlephare- IWEBRDC
Sur la quinzaine d’entreprises services publics relevant de sa tutelle, à savoir l’Ogefrem, la SCTP, la SNCC, la RVA, la RVF, CMA, l’AAC, la CNPR, CEPCOR, CFU, OEBK, Transco, Congo Airways, LAC, Mettelsat et GET, le ministre des Transports, Voies de Communication et de Désenclavement, Cherubin Okende, n’a suspendu que le Directeur général de l’Ogefrem (Office de Gestion du Fret Multimodal), Patient Sayiba Tambwe. Comme griefs à charge de l’intéressé, on retient des manœuvres d’obstruction aux investigations en cours au cabinet ministériel, le refus manifeste d’exécuter les instructions du Chef de l’Etat concernant le recrutement et mouvement du personnel, les promotions en grade ainsi que les licenciements abusifs, le trafic d’influence, etc.
Nombre d’observateurs ayant pris connaissance de l’Arrêté ministériel du 09 juillet 2021, épinglent trois péchés à charge du ministre des Transports, Voies de Communication et de Désenclavement.
Comme première entorse à la procédure administrative, Cherubin Okende a décidé de sanctionner Patient Sayiba pendant son absence au pays, au moment où il se trouvait en mission officielle à l’étranger, dans sa casquette de président de l’Union des Conseils des Chargeurs Africains (UCCA), charge lui confiée lors des assises organisées à Kinshasa et clôturée en présence du Président de la République et Président de l’Union Africaine, Félix Antoine Tshisekedi.
La conséquence immédiate de cette mesure administrative était la suspension brutale de sa mission à l’étape d’Accra, au Ghana, après celle de Conakry en Guinée et avant celle de Lomé, au Togo. C’était une surprise désagréable dans les milieux des armateurs africains, qui se demandaient pourquoi le ministre Okende n’avait pas attendu la fin de sa mission et son retour à Kinshasa pour le frapper. Le second manquement constaté dans l’Arrêté du ministre Okende concerne l’absence d’une quelconque lettre de demande d’explication au DG suspendu et donc d’ouverture d’une action disciplinaire, ainsi que le recommande la procédure administrative. Il n’y a, par ailleurs, pas de faute lourde à charge de Patient Sayiba.
L’autre fait curieux à signaler dans le dossier se situe au niveau de l’institution, par le ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, d’une commission de discipline chargée d’enquêter sur la gestion du suspendu, alors qu’il a déjà été sanctionné en amont. D’aucuns parlent d’une charrue placée avant les bœufs. Le troisième péché de Chérubin Okende est d’avoir suspendu le Directeur Général de l’Ogefrem sans avoir soumis son dossier à l’approbation du Conseil d’Administration. Ce membre du gouvernement est également accusé de la violation d’une circulaire du Premier ministre sortant, Sylvestre Ilunga, non encore abrogée par son successeur, laquelle fait obligation à tout ministre désireux de sanctionner un mandataire public de soumettre son projet d’arrêté à l’appréciation du chef du gouvernement.Enfin, on croit savoir que les avocats de Patient Sayiba vont être amenés à saisir le Conseil d’Etat pour que ce dernier donne son avis sur l’Arrêté du ministre Okende, lequel va jusqu’à abroger une ordonnance présidentielle. Dossier à suivre.