Par Gédéon ATIBU
La situation sécuritaire dans les Hauts Plateaux du Sud-Kivu reste tendue. Le bilan éloquent en dit long en ce jour.
Des Mouvements Citoyens, forces vives et Organisations de la société civile s’emploient tant bien que mal à leur travail de lanceur d’alerte. Piqués au vif , ils insurgent contre le silence de la communauté internationale et du gouvernement congolais face ce regain « d’insécurité » dans la localité de Minembwe qui a duré pendant plus de 4 ans sans issue favorable.
L’allusion à la tuerie des FARDC déclenchée le 30 juin 2021, date de la l’accession de la RDC à la souveraineté nationale et internationale par les éléments FARDC sous la férule du Général Yav Philémon et l’intrusion dans la main de Mr. Rutebuka enlevé avec sa femme et son bébé par la brigade du Général Patrick Opia et Gaby Boswane provoquent davantage l’ire de ces organisations de la Société Civile.
« Qu’est-ce qui justifie ce silence du Gouvernement Congolais face à cette situation dramatique ? Est-ce cela le peuple d’abord ? Où est l’État de droit que vous-soutenez ? Comment est-ce que ceux qui sont impliqués dans les crimes peuvent-ils faire des rapports aux autorités qui dénichent leurs complicités ? », se demandent ces mouvements citoyens qui restent pratique le seul rempart de la province et précisent que « cette dėnonciation n’est pas une entrave au processus de la restauration de la paix à l’Est de la RDC plus particulièrement dans la province du Sud-Kivu du moins c’est un avertissement pour vous amener à saisir la balle au bond , avant que la Zone ne soit plongée dans un chaos fatal. C’est pourquoi l’implication effective et urgente du pouvoir central, provinciał, la MONUSCO, ainsi que l’Union Africaine dans ces conflits meurtriers s’avère impérative pour stabiliser et imposer la paix dans les Hauts Plateaux de Minembwe pour protéger les populations civiles et mettre à l’activisme des Milices d’autodéfense et Groupes armés , car les raisons de cette guerre demeurent vicieuses et sans dividende populaire ; comprenez que la diversité culturelle constitue une richesse pour le Congo et les conséquences de cette guerre nous rattraperont toutes et tous aujourd’hui ou demain (gérer c’est prévenir) et le monde vous prendrait à témoin. C’est pourquoi étant des citoyens congolais, épris du patriotisme et la cohabitation pacifique entre toutes les communautés locales en secteur d’Itombwe », alertent-ils dans leur déclaration du 9 juillet dont copie est parvenue à IWEBRDC.
A cet effet, Sur un autre ton, ces mouvements citoyens
exigent le « remaniement de toutes les troupes des FARDC et tous les Agents des renseignements civils en fonction dans les Hauts Plateaux de Minembwe, notamment la 12ème Brigade afin de restaurer la confiance des populations locales avec les autorités en facilitant la franche collaboration entre les communautés locales et les FARDC durant toutes les opérations qu’elles pourraient mener contre des Groupes armés et d’autodéfense dans cette partie, renforcer la sécurité aux camps des déplacés, qui sont devenus des cibles des Milices locales et Groupes armés étrangers, Entamer les opérations militaires contre tous les groupes armés et d’autodéfense qui refuseraient de déposer les armes ». Ils recommandent en outre au Président de l’Union Africaine, Félix Tshisekedi et de l’ONU de faciliter un dialogue inclusif pour le retour de la paix.
Les mouvements citoyens dont la Lucha, Sauvons la Nation, Congo Mpya( Ndlr Nouveau Congo), la Voix de Chebeya qui expriment leur mécontentement et inquiétude, accusent les autorités politiques et militaires congolaises de Kinshasa d’être encomplicité avec « les fossoyeurs de l’Est ».
Pour rappel, plus de 300 personnes ont été péries, plus de 400 villages incendiés, plus de 250 000 têtes des bovins et plusieurs infrastructures de base détruites à la suite des violences intercommunautaires.
Cela étant, plusieurs voix s’élèvent pour réclamer la cessation des exactions et au rétablissement rapide de la paix dans l’Est de la RDC, aux conflits armés récurrents depuis plus de dix ans.