Par Gilbert Ngonga
Nonobstant l’interdiction du gouvernement provincial du Nord-Kivu de toute « importation et exportation » des marchandises par les opérateurs économiques et les commerçants, via le poste frontalier de Bunagana, entre la RDC et l’Ouganda, un rapport des experts de l’ONU révèle que les taxes imposées par le M23 aux postes frontières de Bunagana et de Kitagoma ont contribué au financement de ses opérations militaires.
Ces rebelles qui accusent le régime de Kinshasa de ne pas avoir respecté un accord qu’il avait signé avec eux, ont collecté selon ce groupe d’experts 27 000 dollars par mois au seul poste frontalière de Bunangana.
« Si l’on considère par exemple qu’environ 500 piétons transportant des marchandises traversaient quotidiennement la frontière à la mi-octobre 2022 et payaient chacun environ 7 000 shillings ougandais (1,80 dollars), le M23 a récolté en moyenne 27 000 dollars par mois au seul poste-frontière de Bunagana », peut-on lire dans ce rapport examiné par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Et d’ajouter : « Par exemple, les propriétaires de bétail devaient s’acquitter de 7 dollars des États-Unis par tête de bétail, et les agriculteurs de 3 dollars pour accéder à leurs propres terres »
Les rebelles du M23, l’un des principaux groupes de combat dans l’est de la République démocratique du Congo, avaient déclaré qu’ils étaient prêts à se retirer des territoires de la région, conformément aux résolutions adoptées lors d’un sommet tenu en novembre dans la capitale angolaise, Luanda.
Ce groupe rebelle qui a pris des pans entiers de territoire à Rutshuru et Nyiragongo ces derniers mois avait rencontré la Force régionale d’Afrique de l’Est, et n’a cédé que la localité de Kibumba.