Par Gédéon ATIBU
Pour raison d’équilibre politique, la commission politique administrative et juridique(PAJ) de l’Assemblée nationale, a institué le poste du deuxième Vice Président au bureau de la Commission Électronique Nationale Indépendante (CENI). Cela fait donc passer le nombre de membres du bureau de de 6 à 7 « pour éviter la voie prépondérante du président ». Le président de la CENI provenant de la société civile sera secondé par un premier vice-président de la majorité et un deuxième vice-président de l’opposition.
Le Consortium des organisations de la société Civile engagées pour le plaidoyer sur les réformes électorales en RDC qui a pris régulièrement part aux travaux de la Commission PAJ constate une faible avancée des réformes quant à la politisation et la dépendance du bureau de la CENI par la présence majoritaire dont il se sent préoccupé.
« Ce faisant, et ayant suivi avec attention soutenue les débats de la commission précitée, le consortium reste préoccupée par la faible avancée des réformes telles que retenues par la PAJ qui n’a pas cerné la pertinence de ses préoccupations se rapportant notamment à la dépolitisation et à l’indépendance de cet organe. Ceci se traduit par le fait que la société civile, symbole de neutralité par excellence n’a gardé que son rôle de figuration à la tête du bureau sans que les véritables manettes de gestion de la CENI ne lui soient accordées. Aussi, la politisation du bureau par la présence majoritaire des politiques en son sein du bureau demeure une inquiétude », fait-il remarquer.
Par ailleurs, le Consortium ne s’est pas senti rassuré sur la non politisation du processus de désignation et la prise en compte de la notion de la notion de « personnalité indépendante » telle qu’il la conçoit.
Le consortium des organisations de la société Civile rappelle que la loi organique étant la charpente qui devrait fixer les parties prenantes en leur donnant un gage de transparence, de crédibilité et d’indépendance.
« Si cette réforme ne traduit ces 3 valeurs et principes, il ne saurait en être solidaire car l’avenir de l’expression démocratique à travers les élections dans notre pays en dépend. Le Consortium attire donc l’attention de tous les députés afin de veiller à ce que cette réforme ne fasse régresser notre élan de Renforcement des valeurs démocratiques au risque de perturber le processus en cours devant nous conduire aux élections de 2023 », souligne t-il.
20 ans après les accords de Sun City, la Ceni est toujours fortement politisée. Nombre d’acteurs politiques et sociaux militent en faveur de la dépolitisation de cette institution stratégique avant la présidentielle