Dix ans après l’assassinat de l’activiste des droits de l’homme, Floribert CHEBEYA, le dossier vient de prendre une tournure inquiétante avec des témoignages faits par deux policiers tous en exil mais qui affirment avoir participé bel et bien à son assassinat.
Floribert CHEBEYA était une personnalité de premier plan de la société civile congolaise, et plus particulièrement des défenseurs congolais des droits de l’homme où il était Président de l’ONG « La Voix des Sans-voix ». Un des leaders de la contestation citoyenne envers la dictature de Mobutu, Floribert CHEBEYA fut également président du Renadhoc (Réseau National des droits de l’homme au Congo), partenaire du CNCD-11.11.11, qui avait à l’époque milité en faveur de la lutte contre l’impunité dans le cadre de la transition vers la démocratie.
Les témoignages faits par Messieurs Hergile Ilunga et Alain Longwa, tous de la Police Nationale Congolaise, ont ravivé l’espoir de voir à nouveau la justice congolaise se pencher sur cette affaire afin d’en établir les responsabilités. Ce rebondissement n’a pas laissé indifférente Annie CHEBEYA, la veuve de l’activité qui espère qu’à travers ces témoignages, la vérité sera enfin révélée sur les circonstances du décès de son mari.
Dans une interview lui accordé par un média international, Annie CHEBEYA explique ses sentiments. « Je ressens de la tristesse, mais aussi de la joie parce que je prie depuis longtemps pour que la vérité éclate. J’ai tendance à penser que ces témoignages sont authentiques, parce que jusqu’à présent, personne n’avait livré autant de détails sur ce qui s’est passé ce jour-là ».
Pendant que les deux policiers disent avoir reçu l’ordre de tuer Floribert CHEBEYA de la part de John NUMBI alors Inspecteur Générale de la Police, Annie CHEBEYA cite nommément Joseph KABILA comme le vrai responsable. « Le vrai responsable selon moi, c’est l’ancien président Joseph Kabila. Floribert était une menace pour lui parce qu’il dénonçait ce qu’il faisait avec Jon NUMBI. Ce que veut ma famille, c’est que ces gens soient sanctionnés.
Il faut rappeler que plusieurs autres organisations des droits de l’homme exigent la réouverture du procès CHEBEYA afin que les vrais coupables répondent de leurs actes devant la justice pour que l’Etat de droit triomphe.
M.BUTANGAZI
Vraiment dommage