Par Charles Mapinduzi
Depuis le mercredi 4 janvier dernier, une photo se partage sur la toile comme de petits pains et fait le tour des réseaux sociaux. On y voit Willy Ngoma, le tonitruant porte-parole militaire de la rébellion du M23 et un officier de la force sous-régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est.
Au Nord-Kivu, face à l’image, la population a du mal à croire en ses yeux. Les troupes de l’EAC déployées au pays pour venir suppléer les FARDC à traquer la rébellion rwandaise semblent s’allier peu à peu à la cause de l’ennemi qu’elles sont sensées venir combattre.
Dans l’opinion, ce jeu est inacceptable. Des commentaires aux condamnations, les Congolais de cette partie se convainquent que le voile est finalement levé et qu’ils détiennent désormais une preuve que la force sous-régionale a un agenda caché contre le Congo, celui d’appuyer les protégés de Kigali à envahir le Nord-Kivu.
« La conclusion est claire : l’EAC vient au secours du M23 pour accélérer le plan de balkanisation comme cela a été le cas pour le Soudan. Cette collaboration nette de la force de l’EAC avec les rebelles du M23 est une preuve de trop. Le projet est connu« , commente un internaute avant de poursuivre :
« Nous activons l’autodéfense populaire et la vigilance nationale pour barrer la route à cette stratégie de l’ennemi qui consiste à nous déposséder de la terre de nos ancêtres. Nous invitons toute la population à se lever pour barrer la route à ce plan macabre. Ces ennemis du pays de Lumumba ne sortiront pas vivants de ce territoire« , dit-il.
Et à un autre d’enfoncer le clou :
« Dans quelques jours, ce ne sera pas étonnant de lire ceci dans un communiqué du M23 : nous allons mener une patrouille mixte avec les forces de l’EAC pour sécuriser nos habitants« .
A la suite de ces événements, le doute s’installe de plus en plus au Nord-Kivu. Car, depuis son déploiement, la force sous-régionale n’a jamais tiré un seul coup de feu. Au contraire, au lieu de combattre, elle a érigé des zones tampons dans des entités abandonnées par le M23. Au même moment, l’ennemi continue de conquérir de nouveaux terrains alors que les FARDC restent coincées par ces zones d’interposition.