Par Charles Mapinduzi
Les choses n’arrêtent de se gâter alors que les élections générales prévues en décembre prochain approchent à pas des géants en République démocratique du Congo. En clair comme au figuré, le climat est maussade et si rien n’est fait dans l’immédiat, le pays de Lumumba risque de se précipiter vers l’un des pires moments de son histoire.
D’abord, il y a cette sempiternelle affaire de l’est. Le Nord-Kivu, l’Ituri ainsi que d’autres provinces n’arrêtent de brûler. La situation y a davantage empiré avec le retour sur la scène de la rébellion rwandaise du M23 qui est venue s’associer aux ADF, CODECO ou encore à d’autres milices locales dont les Maï-Maï. Tous, comme s’ils y étaient conviés, participent impitoyablement à la mort de nos compatriotes depuis des années.
Sur un autre registre, la crise économique bat son plein. Le taux du dollar américain n’arrête de galoper, le prix des produits de première nécessité continue de grimper. Les Congolais se plaignent de leurs conditions de vie qui laisse à désirer. Au lieu de vivre, il s’agit plutôt de survivre, survivre à la famine, à l’absence des moyens financiers, etc. La cherté de la vie a dépassé l’acceptable.
Malheureusement, c’est dans cette ambiance bon enfant que des Congolais attisent les tensions en appuyant sur la fibre tribale, quitte à raviver ce feu déjà haut.
Tout est parti d’une déclaration jugée anodine par les ténors du pouvoir mais qui prend une allure inquiétante au regard des réactions : la question sur la nationalité des prétendants à la magistrature suprême en RDC. D’abord Jean Lucien Busa puis Didier Budimbu, tous des Warriors du gouvernement Sama Lukonde.
Ces déclarations minimisées au départ risquent pourtant d’embraser le pays. Car, les tirs croisés et les contre-attaques qui ont suivi présagent un avenir incertain. Alors qu’il y a encore un an avant la prochaine présidentielle, le climat est de plus en plus électrisé. Malheureusement, électrisé vers une très mauvaise direction, car s’en tenir aux considérations tribales, ethniques ou encore raciales à ce temps où la République est menacée de toutes parts ne pourrait être qu’une goutte qui pourrait faire déborder le vase.
La guerre civile, on n’en entend toujours parler, soit dans le passé, soit dans des livres d’histoire ou encore à travers des films fictions. Mais ici, ces diatribes et piques empoisonnés ne font que baliser le terrain à une situation qui risque d’échapper au contrôle. Pourtant, déjà victime d’un génocide qui ne dit pas encore son nom, le Congo ne doit pas s’inviter sur cette voie là au risque d’assister à la disparition de la RDC en tant qu’Etat, en tant que Patrie.
A ce stade, toutes les parties prenantes doivent se raviser au plus tôt. La République démocratique du Congo pourrait être au bord de l’implosion si les Congolais eux-mêmes ne prennent pas garde. Depuis des décennies, les pays voisins de connivence avec les multinationales et les grandes puissances travaillent à décapiter le Congo. Ils pourraient ainsi profiter d’un moindre faux pas pour concrétiser leur plan. L’heure est donc grave, il faut sauver le peu qui peut l’être encore avant qu’il ne soit tard. Sinon…