Par Charles Mapinduzi
Les travaux de Nairobi devraient en principe être clôturés le lundi 5 décembre dernier. Cependant, il n’en a pas été question. En cause, les représentants des groupes armés ont boycotté la plénière. Ils se plaignent d’être maltraités et de n’avoir pas reçu leur per-diem. Certains d’entre eux affirment avoir reçu 300$ américains qu’ils jugent insignifiants.
Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné de l’EAC, lui qui a conduit ces assises, a dit sa désolation, allant jusqu’à dénoncer un problème réel de l’organisation : « Nous savons que nous avons de l’argent suffisant, car moi-même j’étais parmi ceux qui cherchaient cet argent. Cet argent n’est pas pour eux mais c’est pour chercher la paix en RDC. Je suis prêt à dire au monde entier de ne plus donner l’argent à ces gens s’ils sont incapables d’organiser les pourparlers dans de bonnes conditions », a réagi l’ancien président kényan.
Après ces dénonciations et ce ras-le-bol, tous les regards se sont tournés vers Kinshasa. Au regard d’un passé caractérisé par des détournements en masse, partant du programme de 100 jours de Félix Tshisekedi, des soupçons ont vite incriminé la délégation congolaise conduite par le Professeur Serge Tshibangu.
« Nous sommes maltraités par Kinshasa » a même déclaré un des représentants des groupes armés.
Pendant ce temps, dans la capitale, les accusations se sont également multipliées : « Une partie de l’argent destiné à organiser le dialogue de Nairobi a été détourné par des individus venus de Kinshasa. Quelle honte », s’est exclamé Jean-Claude Katende de l’Asadho.
Cependant, les proches du Prof Serge Tshibangu le lavent de tout soupçon. Ils parlent d’une intox et soutiennent que les fonds n’ont pas été détournés par les Congolais.
« Pas d’intox sur le processus de Nairobi. Protégeons la dignité des délégués congolais conduits par le Prof Tshibangu. Il y a un fond spécial créé et mis à la disposition du Secrétariat technique de l’EAC pour la tenue de Nairobi 3. Il sied de rappeler que les fonds ne sont ni gérés par la RDC, moins encore par le gouvernement kenyan. Le président Kenyatta citera nommément les responsables du désordre déjà orchestré antérieurement par le Rwanda (récemment démasqué par la délégation congolaise) », réagit Trésor Muamba.
Pour l’instant, rien n’est clair à ce sujet. Toutefois, à Nairobi, on rapporte que les assises pourraient finalement être clôturées ce mardi 6 décembre. Mais, Uhuru Kenyatta a menacé de citer nommément les auteurs du désordre vécu en marge de ces pourparlers.