Par Charles Mapinduzi
Les Congolais qui ont fui la cité frontalière de Bunagana (Nord-Kivu) pour se réfugier en Ouganda voisin traversent des conditions difficiles dans des sites d’accueil. Les choses ont davantage empiré après la décision des autorités de Kampala qui leur ont donné 48h pour choisir de rejoindre, soit le camp de Rumanja loin de la frontière, soit rentrer au Congo.
Ce vendredi 2 septembre, l’armée ougandaise est passée à l’œuvre. Des sources sur place rapportent que, pour imposer la décision du gouvernement, les forces ougandaise de défense sont allées jusqu’à incendier le camp d’infortune occupé par ces réfugiés. Ce qui aurait dégénéré la situation. Au regard des faits, certains Congolais ont opté pour regagner le pays, Bunagana, ce poste frontière congolais toujours contrôlé par les rebelles du M23 depuis 2 mois et demi.
Cependant, dans une dépêche publiée par Kulihoshi Pecos, chargé des réfugiés au Nord-Kivu, il est indiqué que l’armée ougandaise a même recouru aux armes à feu pour pousser les réfugiés congolais à quitter le lieu. Il parle d’au moins 2 morts.
« Aujourd’hui dans l’avant-midi, l’armée ougandaise à Kisoro/Ouganda a tiré des balles réelles sur les réfugiés congolais qui prenaient la direction du poste frontalier de Kitagoma. On signale 2 morts parmi les réfugiés, selon le témoignage d’une personne à Kisoro. Toutefois, il semble difficile de trouver les informations, car déjà, on a ravi les téléphones de tous ces Congolais pour éviter de partager l’information », signale-t-il.
Pour rappel, plus de 45.000 Congolais ont fui la guerre du M23 à Jomba et Bunagana dans le territoire de Rutshuru et sont partis vers l’Ouganda en attendant leur retour au pays. Sur place, ces Congolais ont refusé le statut des réfugiés, car évitant de souffrir dans des camps ougandais, disent-ils.
En République démocratique du Congo, les autorités n’ont toujours pas lancé les opérations pour reprendre la cité de Bunagana. Les rebelles du M23 y règnent en maîtres et imposent leur gouvernance aux civils. La population dit attendre de Kinshasa des mesures concrètes pour la sécuriser.