Par Charles Mapinduzi
Depuis l’invasion de la République démocratique du Congo par la RDF, l’armée rwandaise, sous le label M23, les tensions entre Kigali et Kinshasa peinent à s’estomper. Les autorités congolaises continuent de pointer du doigt leurs homologues du Rwanda dans la déstabilisation du Nord-Kivu. D’ailleurs, sur demande expresse du gouvernement congolais, Kigali n’enverra pas ses troupes pour combattre les milices dans l’est aux côtés d’autres armées de la Communauté d’Afrique de l’Est.
Une certaine opinion en RDC soutient qu’il faut engager une guerre contre le Rwanda pour mettre définitivement fin à cette agression. Mais, Kinshasa reste réticent. Il a beau décider la fin du survol de Rwand’air dans l’espace aérien du pays mais l’ambassadeur rwandais reste en place malgré les fortes demandes de la population de voir Vincent Karega être chassé du pays.
L’avenir entre les deux États ne s’annonce donc pas rose, tant les relations diplomatiques se sont détériorées depuis. Dans la foulée, un chef rebelle prend position. William Yakutumba, très actif dans la province du Sud-Kivu, demande au président congolais de lui permettre d’agir contre le Rwanda et ses alliés.
Dans une vidéo qu’il a publiée sur les médias sociaux, le chef Maï-Maï rassure être en mesure de faire face à la menace. Sur autorisation de Kinshasa, ce dernier se vante d’être capable de finir la guerre en moins d’une semaine jusqu’à arrêter même le président rwandais.
« Comment ça peut s’expliquer que Kagame continue de déranger et que jusqu’à aujourd’hui vous continuiez toujours à chercher à dialoguer? Président, je vous demande de m’autoriser cette guerre. Et si vous l’acceptez, vous me le direz. Donnez-moi cette guerre entre le Congo et le Rwanda et je la finirai en très peu de temps, même pas une semaine. Je connais le Rwandais, je sais comment le combattre, j’ai une expérience de 18 ans depuis que je me bats contre eux, que ce soit la nuit ou le jour. Faites-moi cette opération et je vais signer pour vous amener Paul Kagame dans mes propres mains », lance-t-il dans un message en swahili.
Alors que Bunagana, centre-frontière avec l’Ouganda reste envahi par les rebelles du M23, la stratégie de Kinshasa tarde à venir. D’ors et déjà, il les a qualifiés de terroristes, rendant ainsi délicat le processus de négociation avec eux. Le vendredi dernier, lors du conseil des ministres, Félix Tshisekedi a tout de même réitéré que la voie diplomatique est l’option idéale et privilégiée sauf pour des groupes considérés comme terroristes.