Par Charles Mapinduzi
Être député national sous Félix Tshisekedi est le plus noble des métiers que ce pays n’ait jamais connu depuis l’indépendance. Loin de nous l’intention d’extrapoler mais le fait est. Il y a peu, le rappelons nous, l’opinion nationale a rugi après avoir été mise au courant de la colossale somme que chaque parlementaire reçoit tous les mois : 21 mille dollars américains tous les mois.
Puis, des informations bien glanées affirment que d’ici juin prochain, les élus seront élevés à 35 mille puis à 40 mille, en prélude des élections à venir. Ceci, en contrepartie des lois sans enjeux qui préoccupent les députés : loi sur la dot, loi sur la polygamie, loi sur la congolité, loi sur le chien, etc. Quoi de plus normal que ce métier soit pris pour le plus aisé et le plus enrichissant que tout citoyen serait tenté d’envier. Peut-être est-ce même pour cela que tout le monde compétit pour aller au Palais du peuple.
Aujourd’hui, alors que la loi sur la répartition des sièges est au cœur d’une vive polémique à la Chambre basse et que l’opposition dit y voir un plan savamment monté pour “organiser une fraude électorale en faveur de Félix Tshisekedi et lui donner, tout aussi frauduleusement une majorité parlementaire en décembre 2023“, le régime tient mordicus le vote du projet et a d’ailleurs décidé de prendre toutes les dispositions qui valent pour que cela arrive, n’en déplaise aux détracteurs.
Comme les députés qui ont adhéré à l’Union sacrée sont déjà habitués à “être achetés par des billets“, l’Assemblée nationale a pris le soin de débloquer un montant à vous endormir debout, question de le distribuer aux élus tshisekedistes pour obtenir leur vote et ainsi rouler l’opposition. Lors d’un huis clos le lundi 29 mai dernier, les députés de l’Union sacrée ont mis la pression sur Christophe Mboso qui, à son tour, à en croire des sources bien introduites, voulait d’abord y trouver sa part.
Mais, avertis, les élus de la majorité, très menaçants, ont brandi leur volonté à ne pas faire passer la loi si “leur argent“, 10 mille de dollars chacun, indique-t-on, n’était pas préalablement sur la table.
“Nous avons exigé un huis-clos avant de nous prononcer. Quand le président Mboso est descendu du perchoir pour nous parler et nous a remis à chacun mille dollars, nous nous sommes étonnés. Comme nous savions qu’il avait reçu 5 millions de dollars, nous avons vu qu’il voulait prendre à lui seul 4.5 millions. Nous avons exigé qu’il nous remette tout notre argent“, a déclaré un député relayé par “Le Congo qu’on aime“.
L’objectif n’ayant pas encore été atteint, celui d’obtenir la loi sur la répartition de siège dans son format voulu par le régime, le gouvernement s’est soigneusement exécuté en mettant en disposition l’enveloppe pour assouvir la soif des élus. Ce qui viendra bomber davantage le porte-monnaie des députés après les 21 mille dollars de chaque fois, les palissades récemment reçues, les frais liés à la prorogation de l’état de siège, etc.