Depuis des millénaires, la valeur accordée au pain a toujours été déterminant dans l’échec ou le succès des civilisations. Un
témoignage immanquable de la prospérité d’une société, de sa stabilité ainsi que du niveau de vie de sa population. Plus encore, on pourrait dire que c’est un élément non négociable du contrat social entre le peuple et ceux qui le gouverne. Nourrir une population, est le strict minimum requis d’un gouvernement. Quand il échoue à cette fonction aussi fondamentale,
il perd toute légitimité aux yeux du peuple, car la sécurité alimentaire
n’est rien de moins qu’un attribut de la sécurité nationale.
En RD Congo, ce secteur est présenté comme un domaine dont les gains de productivité sont proches de zéro et qui dissimule un chômage de masse, alors qu’il peut devenir un vecteur de
croissance non négligeable pour le pays, grâce notamment à son immense potentiel en terme des terres arables, ses pâturages et sa
capacité halieutique.
Sa redynamisation via divers mécanismes, c’est-à-dire les
innovations aussi bien techniques (nouvelles variétés, nouvelles
pratiques culturelles) qu’organisationnelles (en matière de sécurisation foncière ou financières), pourrait assurément permettre à notre pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, c’est-à-dire
la satisfaction de tous les besoins alimentaires par la production
nationale.
La croissance agricole est un facteur avéré et véritable de la réduction
de la pauvreté. En réalité si on arrive à booster l’agriculture, elle peut devenir un moteur pour stimuler la croissance dans d’autre secteurs d’activités. Pour relancer ce secteur, il faudra en outre :
• Encourager les investissements dans ce secteur par l’octroi des
certains avantages tels que l’exonération et l’allègement des
certaines tâches administratives, pour faciliter l’implantation et
l’installation des entreprises qui désirent évoluer dans ce secteur ;
• Développer l’industrie semencière locale pour être auto-suffisant
en variété des différents produits;
• Mettre sur pieds un système alimentaire résilient qui va concilier
l’agro-écologie avec les avancées technologiques et scientifiques,
qui permettrons d’optimiser le sol et d’avoir d’abondantes
cultures;
• Orienter les jeunes diplômés qui le souhaitent dans le secteur de pêche, élevage ou de l’agro-industrie dans le cadre d’un vaste programme incubateur gouvernemental, en passant par l’encadrement et la formation, pour s’assurer de la viabilité et de
la durabilité des entreprises qui verront le jour ;
• Construire et réhabiliter les routes des dessertes agricoles en
vue de faciliter l’évacuation des denrées dans les grands centres
urbains ;
• Avec une capacité halieutique estimée à 707, 000 tonnes de
production annuelle, un potentiel lié principalement réseau
hydrographique et à son relief favorable développement de la
pisciculture, nous recommandons recommande vivement la création d’une
Office Nationale de Pêche pour réduire notre dépendance aux
importations;
• Créer une Banque Nationale de Crédit Agricole ;
• Encourager les petits producteurs à se regrouper autour des
coopératives pour maximiser la rentabilité de leur production;
• Financer la recherche dans le domaine agricole pour un meilleur
rendement.
Patrick Michel KATAMBA, analyse politique