Par Charles Mapinduzi
La Commission électorale nationale indépendante va-t-elle s’avouer vaincue alors que les toutes premières opérations du processus électoral sont en cours depuis le 24 décembre dernier? Jusqu’ici, les opérations d’enrôlement des électeurs se sont révélées un travail mal ficelé. Ici, on décrie l’absence des agents électoraux bien formés, là bas on dénonce la lenteur dans les opérations, ailleurs on se plaint de l’inopérationalisation de plusieurs centres d’enrôlement ou encore d’une logistique défaillante ou inexistante.
Prévues pour un mois dans chacune des aires prévues par la CENI, ces opérations risquent de se tirer en longueur, de bouleverser le chronogramme et de retarder ainsi les prochains scrutins prévus en décembre prochain. Chose que nombreux redoutent déjà au regard de l’avancement de la situation, encore que des soupçons de glissement pèsent depuis le début sur l’équipe Kadima.
Alors que des accusations et des cris plaintifs se multiplient, Denis Kadima, président de la commission électorale refuse de se dédouaner. Il reconnaît les failles et responsabilise son organe.
“On devrait commencer par une phase pilote. Ainsi, nous prendrions par exemple une province où nous allons inscrire et enrôler la population pendant un mois ou un peu plus et durant cette phase pilote, des leçons sont tirées de telle façon que tout ce qu’il y a comme problème avec les appareils, sur le plan de la formation, sur le plan du recrutement sont résolus. Mais la particularité du processus en cours, c’est que nous n’avons pas eu le temps de mettre en place une phase pilote. Nous avons commencé d’emblée avec 10 provinces, c’est-à-dire la CENI a navigué à vue. Ça ne signifie pas que nous n’étions pas conscients de ce type de problèmes”, explique-t-il à la presse.
Après avoir reconnu les failles, l’équipe Kadima va-t-elle recadrer le tir? En tout cas, il le faut impérativement. La CENI jusqu’à ces jours dénoncée par des acteurs politiques et sociaux est attendue aux résultats qui convainquent. Dès lors qu’on la soupçonne déjà d’être à la solde du régime en place, tout travail bâclé ne ferait que confirmer les suspicions, qu’elles soient fondées ou pas. Pour ainsi sauver les meubles et persuader le peuple qu’elle est effectivement indépendante comme elle n’arrête de le clamer, l’équipe Kadima est condamnée à rendre un service digne de louanges. Contrairement, elle risque de devenir la risée de tout un pays.