Par Charles Mapinduzi
Qu’on le veuille ou pas, les élections auront bel et bien lieu en décembre prochain, tranche Denis Kadima. En dépit de l’insistance des opposants et de la communauté internationale, la CENI tient à son chronogramme inchangé, même si nombreux estiment que le processus conduit le pays droit dans le mur.
Alors que le FCC de Kabila ou encore Lamuka de Fayulu se sont déjà déclarés non partants, le président de la Commission électorale n’y tient pas et ne vise que décembre : “Le scénario de ne pas avoir des élections est plus catastrophique que d’avoir un ou plusieurs partis politiques qui ne participent pas”, prévient-il.
Cependant, Denis Kadima ne se pose pas une série de questions sur le processus que lui-même conduit : quel genre d’élections vais-je donner au pays après 3 expériences électorales d’entre 2006 et 2019? Comment espéré-je entrer dans l’histoire ? Par la grande ou la petite porte? Comment veux-je que la République se souvienne de moi? Est-ce comme un citoyen qui a embrassé son pays ou comme quelqu’un qui a changé le cours de l’histoire ?
Bien plus, lui qui tient fermement à donner au pays des élections malgré le format devrait également s’interroger sur : ai-je déjà des moyens nécessaires pour tenir le délai fixé ? Le gouvernement va-t-il réellement honoré sa parole? Les machines à voter sont-elles prêtes et fonctionnelles? Comment seront-elles déployées dans les milieux les plus reculés du pays? Quel sort sera réservé aux entités en proie à l’insécurité grandissante? Vont-elles être simplement sacrifiées ?
Toutes ces questions, à l’instar de nombreuses autres, devraient revenir dans la mémoire des animateurs de la CENI. Ceci leur aurait au moins permis de faire du recul et de recadrer le tir plutôt que de donner au pays les élections les plus bâclées de ces 2 dernières décennies comme nombreux le craignent déjà.