Par Gédéon ATIBU
Le débat autour de la réforme de la loi électorale s’est poursuivi le lundi 2 mai 2022 à l’Assemblée nationale. Les cardinaux du Groupe de 13 personnalités politiques et de la société civile ont répondu aux préoccupations soulevées par les députés nationaux dans cette Chambre basse du Parlement.
La loi électorale du G13 propose plusieurs innovations en vue de garantir la transparence aux élections. C’est notamment l’interdiction de distribuer de l’argent et des biens de valeur aux électeurs pendant la campagne électorale ; l’interdiction de cumul des candidatures, de porter comme suppléants un membre de sa famille ainsi que l’abandon de la proportionnelle et l’adoption du scrutin majoritaire simple ; le remplacement du seuil électoral par une condition de recevabilité des listes au prorata des (60%) de sièges en compétition.
Pour bon nombre d’observateurs et d’acteurs, les élections législatives de 2006, 2011 et 2018 devaient être différentes des précédentes. C’est dans cette optique que Jean-Jacques Mamba et le G13 ont plaidé de manière indirecte pour la candidature de Jean-Pierre Bemba en 2023.
“Le G13 est d’avis et comme cela se fait en France notamment, que si une personne n’est pas déchue de ses droits civiques et politiques par la justice, que son inéligibilité ne soit évoquée que durant la période de la peine prononcée. Au-delà de cette période, toute forme d’inégibilités serait liberticide, injuste et discriminatoire. La loi électorale ne peut pas établir la déchéance des droits civiques et politiques, si cela n’est pas prononcé expressément dans le jugement qui a condamné la personne qui a purgé sa peine. Pour épiloguer sur ce point et compléter notre collègue Sesanga, la constitution est on ne peut plus claire, article 72 alinéa 4, c’est donc ici , dans cette salle , que nous lèverons les options sur les inéligibilités car c’est la loi électorale qui peut exclure, nous voudrions que les collègues comprennent la nécessité de créer ce distinguo entre les inéligibilités afin de rendre ce processus électoral plus inclusif”, a plaidé le. G13.
Un ouf de soulagement pour cette figure de proue de la politique congolaise qui rêve de la présidence de la République pour matérialiser son programme de gouvernance et de développement de la République démocratique du Congo. L’homme est toujours imaginatif, perspicace, fort engagé aujourd’hui plus qu’avant. Ses potentiels challenges devraient réfléchir deux fois si le leader du MLC se présentait à ces joutes électorales.
Intervenant sur 5 points de la loi électorale, le député national Jean-Jacques Mamba avec tact la problématique des cadeaux en période électorale en en expliquant le bien-fondé. L’objectif est d’avoir des campagnes qui vont être 100 % basées sur des thématiques. Le candidat à la députation nationale ou provinciale devra donc faire preuve d’arguments solides pour convaincre son électorat.
L’élu de Lukunga a appelé humblement ses collègues députés à revenir sur les prérogatives et fondamentaux de leurs fonctions.
“Nous devons légiférer et contrôler. Par altruisme, nous avons donné une pratique qui fait des élus des auxiliaires du gouvernement et chacun de nous, comme il peut, devient le ministre provincial des ITPR en construisant des ponts, ministre provincial de la Santé en construisant des dispensaires, ministre provincial de l’Agriculture en distribuant des intrants agricoles et j’en passe. Continuer à se faire élire sur cette base c’est déprofessionnaliser la fonction de député qui est d’abord et avant tout un travail législatif et de contrôle. Accepter d’être évalué sur la base des réalisations sociales est une manière de tuer la république et de ne pas dispenser l’exécutif de sa responsabilité”, s’est opposé ce membre du Mouvement de Libération du Congo ( MLC).
En tenant mordicus cette loi, le G13 est vent debout contre la corruption électorale et évite d’installer une démocratie des richesses. A partir du moment où l’achat des voix des populations est prohibé, l’élection d’un candidat serait tributaire de valeur, d’adhésion à un programme de gouvernance ou un projet de société et surtout la capacité intrinsèque à contribuer pour l’avancement du pays et la résolution des problèmes réels des populations.
La conséquence est ressentie de ce jour. Certains députés nationaux comme provinciaux élus sous ce modèle et réduits à un rang d’assistants sociaux ont du fil à retordre à réfléchir en perspective de l’avenir de la société.
Les élus du FCC et de Lamuka n’ont pas pris part à ce débat général. Ils continuent d’exiger le dialogue en dehors des institutions en vue de dégager un consensus autour du processus électoral en cours.
Ci-dessous la vidéo de l’intervention de l’honorable député Jean-Jacques Mamba