L’ex-président de la CENI n’est pas partant pour le départ des casques bleus tel que voulu par les autorités congolaises. En effet, en début du mois, Christophe Lutundula, ministre congolais des affaires étrangères, a clairement saisi le Conseil de sécurité de l’ONU pour exprimer le souhait de Kinshasa de voir le retrait accéléré de la Monusco de la République démocratique du Congo.
Et, Corneille Nanga est également passé par le même canal pour charger le gouvernement congolais qu’il accuse d’être à l’origine du désamour manifesté par la population contre la mission onusien en RDC.
Pour lui, la Monusco est un témoin gênant pour le pouvoir de Félix Tshisekedi. Par ricochet, elle doit être liquidée au plus tôt pour ne pas être une épine sous le pied du régime.
“Le soi-disant désamour de la population envers la MONUSCO est le fruit de manipulation des jeunes par le pouvoir de Kinshasa. Les actes débordants de cette milice qui se déployait allègrement dans la ville jusqu’il y a peu, ont finalement été dénoncés par des organisations politiques et de la société civile. Face à la flambée de tension suscitée et devant les évidences et la désapprobation de la MONUSCO, le régime, se sentant démasqué dans sa dissimulation, a jugé de retourner son canon contre ses partenaires (Wazalendo) en amorçant leur extermination dans l’espoir d’effacer les traces. Il est clair que les simulacres d’enquête et de procès en échafaudage dans la précipitation à Goma sur ce carnage ne sont que des dissolvants. Les statistiques avancées par le régime sur les morts sont méjugées”, écrit-il dans une lettre ouverte adressée à l’ONU et consultée par Iwebrdc.
Par ailleurs, il s’inscrit en faux contre le départ des casques bleus dans un contexte où la situation sécuritaire, politique et électoral ne rassure pas.
“L’inconfortabilité politique, sécuritaire et électorale du régime étant la principale raison de son animosité vis-à-vis de la MONUSCO, il est inopportun de presser un désengagement irresponsable et brusqué de la mission onusienne”, ajoute l’acteur politique.
Puis, dans le même document, Corneille a décrit un tableau sombre de la situation au Congo. Il a dénoncé la mauvaise gouvernance, le tribalisme, la restriction des libertés fondamentales ainsi qu’une fraude électorale en vue.