Par Gédéon ATIBU
La guerre éclate en Ukraine attaquée par la Russie, et pourtant les négociations de sortie de crise se font entre Moscou et Washington.
Une autre guerre éclate cette fois-ci en République Démocratique du Congo et tous les médias meanstream claironnent que c’est une guerre congolo-congolaise entre le pouvoir central et les dissidents congolais dits M23.
Pourtant les négociations de sortie de crise à Luanda ne se font pas entre Tshisekedi et Willy Ngoma (le soi-disant responsable du M23) mais plutôt entre Kinshasa et Kigali.
Étrange tout de même. Et au final une autre incongruité à retenir : l’Ukraine attaquée est obligée par la fameuse communauté internationale (qui prétend la défendre) de céder une partie de son territoire à la Russie pour retrouver la paix. Même prix de cession de ses terres à vouloir faire payer à la RDC pour retrouver un semblant de paix.
Ceci dit, lorsque le Secrétaire USA pour les Affaires Africaines a affirmé la semaine dernière : « Le retour de la paix à l’Est est possible si le Rwanda met fin à son soutien au M23 », tout le monde écarquille les yeux car aucun congolais n’ignore l’identité véritable de cette puissance qui finance et équipe l’armée rwandaise et le super cerveau qui lui dicte les ordres, y compris l’ordre de semer le chaos qui sévit en RDC.
Nous savons depuis août 1998 que la dissolution de l’AFDL n’était jamais effective et que le petit groupe de ressortissants rwandais rentré à Kigali est revenu en force à Kinshasa, infiltrant toute l’administration militaire et politique jusqu’au haut sommet de la République.
Quand Kinshasa monte son cirque pour chasser l’ambassadeur du Rwanda, l’ambassade du Rwanda quant à elle reste opérationnelle et les proches collaborateurs de Kagame sont encore perçus dans les couloirs de la présidence et de l’Etat-Major des FARDC. Pire que ça, en pleine guerre entre ces deux pays, certains de fugitifs rwandais de 1998 et parrains du M23 ont encore le culot de poser en photo avec le Chef de l’Etat devant les caméras du monde.
La récente trouvaille de Zone-Tampon sur le territoire congolais fait penser à la récente histoire douloureuse de la Syrie et de la Libye avant que ces deux pays soient attaqués et émiettés par des forces impérialistes.
Chose étrange pour le Congo-Kinshasa, le contrôle de la Zone-Tampon est mis sous l’égide de la … Monusco ( honni pourtant par le peuple congolais) et par la fameuse Force Régionale qui est loin d’être une force conjointe de beaucoup de pays visant la réunification du territoire congolais, che nenni!
Cette force régionale est jusque là bien curieusement représentée sur le terrain par un seul pays ( le Kenya) et avec le principal objectif non de neutraliser les forces négatives mais de défendre cette zone neutre qui veut dire en d’autres mots, la sanctuarisation de l’insécurité en RDC et l’officialisation de mise hors contrôle du pouvoir central de Kinshasa, d’une partie de son territoire.
Comme en Ukraine, le plan d’émiettements est en train de fonctionner en douceur et très efficacement en Rd Congo.