Par Charles Mapinduzi
L’est de la République démocratique du Congo demeure en feu et en sang suite à l’activisme des groupes armés dont les ADF sont les plus cruels. Ces derniers sont essentiellement actifs dans la région de Beni au Nord-Kivu et dans une partie de la province de l’Ituri. Alors que les forces armées congolaises supplées par des soldats ougandais les combattent depuis près d’un an, ces terroristes n’arrêtent d’étendre leurs actions dans des agglomérations.
Entre le vendredi 30 et le dimanche 2 août dernier, ces rebelles ont ôté la vie à au moins 36 civils dans cette contrée. Le vendredi 30 septembre, ils ont attaqué des citoyens qui étaient dans leurs champs en secteur de Ruwenzori, en territoire de Beni, où ils ont assassiné 10 civils dans le village de Virunga, Upende et Mulwa, selon un bilan livré par M. David Akilimali de la société civile locale qui parle aussi de 2 motos incendiées. “Le bilan des attaques de vendredi est passé de 4 à 10 civils tués par les rebelles ougandais de l’ADF”, a-t-il indiqué à Iwebrdc.
Le samedi 1 octobre, une autre attaque a visé la localité de Muyu-wano en chefferie de Bakila-Tenambo, territoire de Mambasa dans l’Ituri. Ici, les terroristes ougandais ont encore abattu un autre civil, incendié 3 véhicules ainsi que plus 15 maisons. Ils y ont également pillé des biens avant de se retrancher. Puis, la nuit du même samedi au dimanche 2 octobre, les mêmes assaillants ont visé la chefferie de Banyali-Tchabi, dans la même province. Sur place encore, ils ont abattu au moins 14 autres personnes et incendié au moins 36 maisons selon un rapport des forces vives.
Le dimanche 2 octobre dans la soirée, ces ADF ont de nouveau signé une incursion dans le village de Beu-Manyama, à l’ouest d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni au Nord-Kivu. Le bilan provisoire fait état de 11 civils tués. Selon les habitants de la place qui se sont confiés au journaliste Patriote Taipa, l’armée est intervenue pour limiter les dégâts. D’ailleurs, un lieutenant a perdu la vie lors de cette attaque.
“Malgré les pertes enregistrées, la population salue l’engagement des quelques militaires déployés sur terrain qui ont résisté à l’attaque, car les assaillants étaient en grand nombre. Elle regrette la disparition d’un vaillant lieutenant qui était très engagé depuis les attaques de la localité. Elle souhaite le renforcement des dispositifs militaires dans le village”.
Pendant ce temps, les FARDC ont neutralisé 3 ADF le dimanche 2 octobre au cours des combats qui les ont opposés vers la rivière Samboko et la forêt Kota Okola près du pont Katoyi à la limite entre le Nord-Kivu et l’Ituri. Le porte-parole militaire dans la contrée parle également de 2 armes de type AK47 qui ont été récupérées alors que l’opération de fouille se poursuit.
Pour rappel, la région de Beni et aujourd’hui celle de l’Ituri sont en proie aux attaques des terroristes ADF depuis 2014. Hier dimanche 2 octobre 2022, 8 ans se sont exactement écoulés depuis que les premiers massacres ont commencé dans cette région. Plusieurs opérations militaires y ont déjà été menées mais ces rebelles sont devenus invincibles au regard des résultats sur terrain. Le gouvernement congolais attend l’intervention des troupes de l’EAC qui viendront traquer, au côté des FARDC, ces assaillants ainsi que d’autres groupes armés.