Par Charles Mapinduzi
Il n’y aura pas de négociations entre le Congo et les groupes armés qui secouent son territoire. C’est la réaction expresse des autorités congolaises à la demande de 4 chefs d’Etat de la sous-région qui appellent Kinshasa à adhérer au schéma du dialogue avec les milices. Et, comme dans la célèbre formule diplomatique employée par nombreuses nations, “la RDC ne négociera pas avec les terroristes“, même si le chef de l’État pourrait simplement s’entretenir avec certains de leurs représentants.
En effet, lors du quintipartite tenu le jeudi 21 avril dernier à Nairobi, au Kenya, le président burundais Evariste Ndayishimiye, le Kenyan Uhuru Kenyatta, l’Ougandais Museveni et le Rwandais Paul Kagame représenté ont suggéré à Félix Tshisekedi de se mettre sur une même table avec les groupes armés dont le M23 pour rétablir la paix dans l’Est du pays. Mais, des confidences rapportent que la présidence de la République est restée immuable. Formel, Kinshasa ne veut pas accorder un nouveau chèque en blanc aux rébellions qui ont tué, pillé, brûlé et causé d’énormes ennuis aux populations congolaises.
Des sources proches de la Présidence indiquent cependant que Félix Tshisekedi vise à leur mettre une terrible pression pour les contraindre à déposer les armes, essentiellement grâce à la force régionale annoncée par la Communauté de l’Afrique de l’Est.
“Le sommet a décidé d’un double processus : politique, sous la direction du président kényan pour faciliter les consultations entre la RDC et les groupes armés locaux en RDC et un autre militaire et sécuritaire sous la direction du président Tshisekedi. Le volet militaire et sécuritaire des résolutions de Nairobi décide du déploiement immédiat d’une force militaire régionale contre toutes les forces négatives internes et étrangères qui n’obtempèrent pas aux résolutions du sommet”, a annoncé, le jeudi dernier, Tina Salama, porte-parole adjointe de Félix Tshisekedi.
Pour l’instant, tous les regards sont tournés vers Nairobi. Mais, au Congo, les récentes expériences des négociations avec les groupes armés font douter. Par exemple, la rébellion du M23 qui a refait surface aujourd’hui est née en 2012 d’un accord mal négocié entre la RDC et le CNDP de Laurent Kunda en 2009. Aujourd’hui, les mêmes rebelles du M23 revendiquent la concrétisation des clauses reprises dans un autre accord signé entre eux et Kinshasa en 2012.