Par Jeannot MWILAMBWE, depuis Kalemie
La ville de Kalemie a abrité du 14 au 16 juillet 2021 le deuxième atelier provincial de plaidoyer en lien avec l’insécurité et les conflits intercommunautaires. Ces assises se sont tenues dans la salle du Guest house Mont Carmel au chef-lieu de la province du Tanganyika.
Elles ont été organisées par le Réseau des femmes du Tanganyika, REFETANG en sigle. Plusieurs délégations venues de tous les six territoires de la province, y compris de la ville de Kalemie constituées essentiellement des Coordonnateurs territoriaux et urbain de la société civile ainsi que des Présidentes des groupes d’alerte précoce, un mécanisme de prévention des conflits mis en place par cette structure des femmes sur l’ensemble de la province y ont pris part. Au cours de la conférence de presse sanctionnant ces assises le vendredi 16 juillet 2021, la Coordonnatrice de ce Réseau des femmes du Tanganyika, Albertine Kungwa a fixé les professionnels des médias sur le motif de ce deuxième rendez-vous.

A l’en croire, celui-ci a permis d’évaluer le niveau de réalisation des actions en réponse aux problèmes d’ordre sécuritaire et surtout ceux se rapportant aux conflits intercommunautaires qui ont été identifiés lors des premières assises en février dernier. Pour elle, bien que tous les problèmes n’ont pas été épongés, il y a lieu tout de même de se féciliter du succès qui a couronné des actions menées sur le terrain.
« Les quelques jours passés dans cet atelier nous ont permis de nous rendre compte des problèmes résolus et non résolus parmi ceux jugés prioritaires dans les précédentes assises. C’était aussi une opportunité de savoir les causes de la persistance de certains problèmes, leurs conséquences et les nouvelles stratégies à mettre en place pour parvenir à les résoudre. Par la même occasion, nous avons pris connaissance des nouveaux problèmes qui gangrenent la province du Tanganyika et pour lesquels une feuille de route vient d’être élaborée » a-t-elle indiqué.


Parmi les actions réalisées après le premier atelier, la Coordonnatrice du REFETANG parle du rapprochement des communautés twa et bantoue dans la localité de Lwanika située à 40Km à l’ouest de la ville de Kalemie sur la route nationale numéro 5, cela par un projet de saponification. La réhabilitation du pont Lualaba à Kongolo qui a permis la reprise du trafic sur la voie reliant le territoire de Kongolo aux provinces du Maniema et du Sud-Kivu, la sensibilisation des seigneurs de guerre à déposer les armes qui a abouti à la reddition de cinq d’entre eux au Gouvernement provincial, les alertes et missions de plaidoyer auprès des décideurs politiques pour la prise en charge au moment opportun des problèmes ressentis dans les communautés, la liste n’étant pas exhaustive.
Le ministre provincial du plan, Leya Wa Nkulu Gilbert, représentant à l’occasion son collègue de l’intérieur a salué les actions accomplies par les groupes d’alerte précoce au Tanganyika qui permettent, d’après lui, de consolider davantage la paix dans cette province.
» Les groupes d’alerte précoce institués dans les territoires et dans la ville de Kalemie passent aujourd’hui pour ce qu’on appelle ‘fer de lance’ dans la consolidation de la paix. C’est cela aussi notre vœu, celui de voir un Tanganyika en paix, où les conflits intercommunautaires sont éradiqués par nous-mêmes, par notre prise de conscience collective » a-t-il noté.
En dehors des Coordonnateurs territoriaux et urbain de la société civile ainsi que des présidentes des groupes d’alerte précoce, ces assises ont également connu la participation des députés provinciaux, des autorités policito-administratives notamment le maire de la ville de Kalemie représenté par le Chef de Division urbaine, les Chefs des quartiers, les officiers des FARDC et PNC, les représentants du conseil provincial de la jeunesse et des confessions religieuses, des membres Organisations féminines, du Coordonnateur provincial de la société civile ainsi que de la cheffe du projet DFID venue du Sud-Kivu spécialement pour appuyer cet atelier sur le plan technique. Au terme de ces assises, une feuille de route reprenant les actions à mener a été élaborée et un acte d’engagement d’œuvrer pour la consolidation de la paix a été signé par tous les participants, y compris les honorables députés et le ministre provincial du plan.

A noter que cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet » appui aux Réseaux des femmes pour contribuer à la prévention des conflits en RDC » qui est mis en oeuvre au Tanganyika par le Réseau des femmes du Tanganyika avec l’appui technique de l’ONG INTERNEWS par le biais du cadre permanent de concertation de la femme congolaise, CAFCO sur financement de DFID.