Par Gédéon ATIBU
Cadres et militants du parti présidentiel élargi au Cap pour le Changement ( CACH) sont désormais mobilisés derrière leur président qui n’envisage rien moins que la victoire face à une opposition qui pourrait être divisée.
Il avait dit et répété que, contrairement à ses prédécesseurs, il ne ferait jamais obstruction à la justice ni à la CommissionÉlectorale Indépendante. Promesse non tenue: Félix Tshisekedi a annoncé mardi la promulgation de la loi de la CENI à laquelle les confessions religieuses et G13 et d’autres mouvements de la société civile sont opposés.
En clair , le Chef de l’État est déterminé à s’offrir un deuxième mandat en 2023. Si la bataille sur terrain pourrait bien paraître alambiquée au nouvel homme de la RDC , l’option à prendre pour s’assurer un deuxième mandat pourrait se jouer sur un autre terrain dont il remue ciel et terre pour son contrôle.
Mainmise sur la CENI !
On s’en souviendra que l’Assemblée nationale avait adopte, le 4 juin dernier , la proposition de loi organique modifiant et complétant la loi organique n°10/13 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante, telle que modifiée et complétée par la loi organique n°13/012 du 19 mavril 2013. Cette loi dite Lutundula qui s’inscrit dans une faible réforme contrairement à ce que l’ensemble de la classe politique exigeait assassine l’esprit de son auteur et risque de compromettre les élections de 2023. Sans surprise, Félix Tshisekedi ne recule pas et décide de promulguer la loi sur la CENI dont le rejet est total au sein même de la population.
Le rythme avec lequel l’Assemblée nationale évolue, la nonchalance qui la caractérise laisse penser qu’elle est à solde d’un individu.
Le bilan de Félix Tshisekedi est statistiquement moins bien que sous Joseph Kabila en ce qui concerne le social de la population et le palmarès en termes des droits humains. Le président de 58 ans a très chaud. Il suffit de lire ses dernières déclarations pour comprendre que le recadrage que lui inflige l’Opposition est sans ambiguïté, à l’image de la coalition LAMUKA qui ne décolère pas.
Félix est conscient de son bilan à la tête du pays raison pour laquelle il sollicite d’ores et déjà un deuxième mandat pour rectifier les tirs et concrétiser sa vision pour la RDC.
La bataille gagnée d’avance ?
Sauf tremblement de terre, Félix Tshisekedi a affermi son pouvoir étant donné qu’il contrôle désormais toutes les Institutions importantes et a la mainmise sur la Justice, les finances , la CENI etc. De quoi a-t-il peur ? Est-ce l’état de droit pour lequel l’UDPS a lutté ?
Félix Tshisekedi aurait bien peur de la concurrence. Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, le G13 , etc , chacun entend jouer le grand jeu en 2023. Et la plupart des observateurs n’accordent pas beaucoup de chance à Félix Tshisekedi au cas où il laisserait l’occasion à tout le monde de compétir.
20 ans après les accords de Sun City, la Ceni restera toujours fortement politisée. Et ce n’est pas fini , les hommes du régime se préparent à l’idée de placer à la CENI l’un de leur obédience.
Le pouvoir en place manque de manière criante à l’essentiel et ne pense qu’aux élections de 2023 qui s’annoncent fort agitées. Tout est fait pour assurer à un second mandat à Félix Tshisekedi par tous les moyens.
La RDC n’aura pas de bonnes réformes sous Félix Tshisekedi, ce par manque de volonté politique simplement. Voici ce dans quoi on tombe après 37 ans lutte dans l’Opposition.