Par Louisette Asabata
A un peu plus de deux ans de la prochaine présidentielle, les pièces maîtresses de l’échiquier politique commencent à se mettre en place. Sauf invité surprise, un quatuor déjà connu se dessine pour la course à la présidence : Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Martin Fayulu. Pour le camp de l’ancien président Kabila, rien n’est encore fixé, mais l’enquête d’opinion démontre que, pour l’instant, l’ex-chef de l’Etat et son PPRD restent largement impopulaires. Un nouveau Shadary est-il en préparation pour représenter le camp Kabila ? Les ambitions ne manquent pas, mais à part Joseph Kabila, aucune personnalité n’a encore émergé.
Face à Félix Tshisekedi, restent Moïse Katumbi, dont la candidature pourrait avoir du plomb dans l’aile si la loi sur la « congolité » venait à être adoptée, et enfin Jean-Pierre Bemba, qui pourrait être empêché de se présenter après sa condamnation pour subornation de témoin par la Cour pénale internationale. Dans ce cas, l’option Eve Bazaïba pour représenter le MLC à la présidentielle semble envisagée, surtout au vu de sa popularité dans le sondage GEC-Berci.
Candidat à sa succession, Félix Tshisekedi pourrait donc voir Katumbi et Bemba hors-jeu et se retrouver confronté à Martin Fayulu et à un candidat du PPRD. Une configuration optimale pour espérer briguer un second mandat. Mais attention, pour garder sa popularité, le président devra afficher un bilan plus présentable en 2023. Notamment sur deux fronts : l’amélioration de la vie quotidienne et la lutte contre l’insécurité à l’Est.
Pour le premier dossier, le président tente de trouver des marges de manoeuvres financières, notamment auprès des bailleurs internationaux. Concernant le dossier sécuritaire, Félix Tshisekedi a instauré l’état de siège dans les trois provinces de l’Est touchées par les groupes armés. Une mesure qui peine, pour l’heure, à porter ses fruits. Mais beaucoup de ses détracteurs attirent l’attention sur la réforme de la Commission électorale (CENI) en cours. Une réforme contestée, qui donne la part belle au pouvoir en place, et qui, pourrait « influencer » le scrutin en faveur du président Tshisekedi… pour ne pas parler de « tripatouillages » dont la RDC à une solide expérience.