Par Charles Mapinduzi
Félix Tshisekedi n’aurait peut-être pas dû perdre Moïse Katumbi. Le nouvel opposant est un atout majeur qui allait faire un contrepoids contre les challengers du régime. En plus d’être riche, l’ancien gouverneur mise souvent sur sa popularité dans l’opinion congolaise pour brouiller les cartes dans le microcosme politique congolais.
En 2015, quand le président d’Ensemble pour la République se désolidarise de la majorité présidentielle, Joseph Kabila, président de la République à ces temps, a vu ses calculs de briguer un 3e mandat être sérieusement perturbés. À son côté, le dirigeant congolais venait de se créer un opposant de taille dont il a été difficile de se débarrasser, comme l’histoire l’a démontré.
Lors des élections de décembre 2018, après avoir été recalé par le pouvoir en place, Moïse Katumbi jouera ses cartes au côté de ses collègues opposants en s’alliant au candidat commun Martin Fayulu. Sans se voiler, on reconnaît le rôle joué par l’ancien gouverneur pour que le nom de Fayulu soit propulsé, même si à l’issue des scrutins, les votes ne lui ont pas donné vainqueur.
Comme si l’histoire se répétait, Moïse Katumbi a de nouveau rejoint l’opposition. Mais déjà, il n’arrête de faire des démonstrations de force. D’abord, en marge de son récent congrès tenu à Lubumbashi, le président du parti ER a mobilisé autour de lui. Puis, ce jeudi 26 janvier 2023, à l’occasion de son enrôlement, le centre a grouillé de monde. Tout ceci, avant la campagne électorale prévue en fin d’année.
Du regard des observateurs, Félix Tshisekedi risque d’avoir un morceau dur à croquer lors de la prochaine présidentielle, surtout que ce dernier a un bilan à présenter et à défendre. Également, surtout que de grosses pointures de la classe politique congolaise tentent de s’organiser dans un front commun : Kabila, Katumbi, Fayulu, Matata Ponyo, Mukwege, etc.
Le président sortant risque donc d’être seul contre tous. Et, Moïse Katumbi qui s’est d’ores et déjà lancé dans une campagne déguisée est sans aucun doute l’un de ses pires cauchemars, une vraie épine sous les pieds. A moins que Kinshasa décide de s’appuyer sur le congolité des candidats tel que le suggère Noël Tshiani qui veut voir la présidence être dirigée par les seuls Congolais dont les pères et les mères ont des origines purement congolaises.