Que décidera la Cour constitutionnelle ce lundi 30 août, jour prévu pour rendre le verdict dans les contentieux relatifs aux candidatures à la présidentielle de décembre prochain?
Le dossier est vraiment brûlant mais les juges n’ont pas assez de temps pour se faufiler. Ils doivent trancher, qu’il pleuve ou qu’il neige. Mais, à ce stade, les Congolais se perdent en conjectures. Déjà, la Haute Cour est accusée depuis des mois d’être inféodée au régime Tshisekedi.
Puis, le pouvoir de Kinshasa est soupçonné de vouloir écarter certains candidats sérieux de la course afin de se laisser un couloir libre. Et, parmi les ambitieux qui seraient dans le viseur de l’Union sacrée, il y a Moise Katumbi dont la candidature a été attaquée à la Cour.
Pas seulement lui. Félix Tshisekedi, le président sortant, est également sur la liste de probables candidats à invalider. Et, c’est ici où l’équation devient de plus en plus insondable. Si la Cour invalide Moïse Katumbi en maintenant Tshisekedi, l’opinion tirera des conclusions sur la partialité de la justice congolaise qui obéit aux dictats des politiques.
Par ailleurs, si elle maintient Katumbi dans la marche vers le palais de la nation et écarte le président sortant, nombreux Congolais applaudiront son impartialité et lui battront des mains. Mais, pour quel en République démocratique du Congo? Personne n’ignore que si Tshisekedi est invalidé, le Congo se transformera en feu et en sang.
Au regard de l’intolérance politique à laquelle on assiste ces 5 dernières années, les partisans du chef de l’Etat ne digéreraient un instant que leur champion manque à l’appel. La RDC pourrait brûler. Aussi, que la Haute Cour valide Moïse Katumbi, viendrait perturber les calculs de la mouvance au pouvoir s’il est avéré qu’elle prévoie de se débarrasser de l’ancien gouverneur du Katanga.
C’est donc à ce stade que les juges de la Haute Cour sont à la croisée des chemins. Faut-il prendre à gauche, à droite ou rester là jusqu’au soir, s’interrogent-ils sans aucun doute? Un véritable dilemme et un embarras dont il sera difficile de se débarrasser.
Toutefois, ce lundi 30 août, ça passe ou ça casse. Les juges doivent rendre leur verdict. Et, leur décision décidera s’ils entreront dans l’histoire par la grande ou la petite porte.