Par Charles Mapinduzi
2023 n’est plus très loin. Nous sommes au temps où des politiciens doivent déjà affûter leurs armes pour affronter avec sérénité les scrutins à venir. Félix Tshisekedi qui, de droit, attend se représenter pour un second mandat, pourrait être seul contre tous. À un an et demi des joutes électorales, certains opposants ne cachent plus leur intention de briguer la présidentielle pour affronter l’actuel dirigeant : Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Matata Ponyo, Jean-Marc Kabund, etc. ne semblent attendre que le coup de sifflet de la CENI pour se ranger en ordre de bataille.
A ce temps, le président congolais attendu au tournant pour défendre le bilan de son quinquennat est condamné à batailler doublement pour obtenir la moitié de ce qu’auront ses adversaires politiques. Malheureusement, au lieu de mettre des bouchées doubles pour attirer l’attention du peuple, les lieutenants fatshistes soufflent le chaud et le froid. Ils rassurent le président d’un côté mais le détruisent et le poignardent par la suite. Pire, ils sont ceux du cercle le plus restreint de Félix Tshisekedi et du régime. Ceux qui auraient pu être ses confidents les plus redoutables. Ceux qui auraient pu contribuer à son ascension dans le coeur des Congolais. Hélas !
Le scandale opéré avec hardiesse par Vidiye Tshimanga est un fait parleur. Sans se gêner, le désormais ex-conseiller stratégique du président congolais a vanté la corruption et le trafic d’influence auprès “des investisseurs étrangers” sans se rendre compte qu’il ne s’agissait qu’un piège intelligemment tendu.
“Si Vidiye Tshimanga avait réussi son coup, le conseiller spécial de Tshisekedi toucherait 20% du montant promis par les investisseurs : 200 millions. Donc, 40 millions de dollars pour lui seul et détenir des parts importantes dans cette société minière au détriment du trésor public”, s’est tout logiquement exclamé un internaute congolais.
Et, ce cas est peut-être mineur. Sans nul doute, d’autres situations qui échappent aux Congolais sont encore légions à la Cité de l’UA. Déjà à son temps, Joseph Kabila regrettait d’avoir seulement manqué 15 bonnes personnes pour changer le pays. Son successeur est-il aujourd’hui confronté au même défi, celui du choix de ses collaborateurs ? En tout cas, c’est le moins qu’on puisse dire.
D’ailleurs, on en veut pour preuve le projet dit de 100 jours dans lequel plus de 450 millions ont été versés puis détournés par des responsables congolais proches du chef de l’Etat. Puis, on rappelle que plus de 300 millions de dollars ont été alloués à la lutte contre le coronavirus mais dont on sait comment tout a fini. Ensuite, il y a la très contestée taxe RAM qui aurait pris plus de 256 millions d’autres dollars américains, des fonds toujours intraçables jusqu’à aujourd’hui. A ceci s’ajoute naturellement tous ces fonds destinés aux jeux de la Francophonie également déjà détournés, etc. Des scandales financiers qui entourent la gestion de Félix Tshisekedi depuis sa prise de pouvoir en janvier 2019.
Il est inimaginable que des responsables politiques fraîchement sortis de l’opposition s’évertuent à brader les richesses du pays comme des mercenaires sans scrupules. Eux qui ont encore la lourde tâche de faire réélire Félix Tshisekedi semblent ne pas y croire eux-mêmes et profitent de leur rapprochement avec le chef de l’Etat pour se bomber les poches avec espoir de s’enfuir hors du pays avec des millions amassés en défaveur de tout un peuple. Le président congolais qui sera seul face à son propre bilan doit rester sur ses gardes et prendre des mesures courageuses pour sévir contre tous ces chantres qui ne font que jouer contre le régime, ces chantres du roi qui ne font que ternir l’image de la gouvernance actuelle.