Par Charles Mapinduzi
Plus de 120 civils ont sommairement été abattus par les rebelles pro-rwandais du M23 dans la localité de Kishishe, en territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. De nombreuses sources entrecoupées vont jusqu’à parler de près de 150 morts qui ont stratégiquement été ciblés puis tués par les assaillants, car une vingtaine d’autres Congolais ont été fauchés le week-end dernier à Kisharo, en groupement Binza, dans le même territoire.
Le drame de Kishishe a eu lieu entre le mardi et le mercredi dernier. Des informations recueillies sur place rapportent que les rebelles se sont retournés contre des civils après une embuscade qui avait coûté la vie à certains de leurs hauts responsables il y a quelques jours. En effet, un mouvement d’autodéfense avait visé un véhicule dans lequel se trouvaient des dignitaires du M23 et les avait abattu. C’est de cette colère que la rébellion a directement visé la population qu’elle soupçonnait de garder à son sein leurs bourreaux.
Ce massacre a vivement été condamné. L’armée a reconnu l’assassinat d’une cinquantaine de Congolais, de plusieurs autres disparus et enlevés par « la horde des terroristes du M23 sous la bénédiction de l’armée rwandaise », dit-elle dans un communiqué publié le jeudi dernier par Sylvain Ekenge qui en est porte-parole national.
Un autre son de cloche est venu de la Belgique. Tout en refusant d’indexer directement le M23 ou encore le Rwanda, l’ancienne métropole de la RDC appelle à une enquête afin que les responsables de ces actes soient poursuivis par la justice.
« Nous condamnons fermement l’assassinat de nombreux civils à Kishishe, à l’Est de la RDC. Nos pensées vont aux victimes et leur famille. Nous appelons à une enquête approfondie et la poursuite en justice des auteurs de ces crimes, qui pourraient constituer un crime de guerre », a-t-elle dit.
Et aux USA de prendre le même ton. Par sa chargée d’affaires a.i. Stéphanie Miley, l’Amérique dit condamner toute attaque contre des civils.
« Nous sommes profondément attristés par le massacre de civils à Kishishe, qui pourrait constituer un crime de guerre. Nous condamnons tout acte de violence contre les civils et appelons à une fin aux hostilités, une enquête et une responsabilisation des auteurs de ces crimes. »
Il est à noter que ce massacre est le plus odieux de cette agression depuis novembre 2021. Depuis ce temps, jamais une attaque n’avait coûté la vie à autant de morts dans les rangs des civils. Sur place à Kishishe, c’est la psychose qui s’est installée, indiquent nos sources.