Par Gédéon ATIBU
L’Assemblée Nationale se prépare à un énième vote sur sur la prorogation de l’état de siège en vigueur depuis le 6 mai dernier dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu . Il s’agira de la huitième prorogation. l’objectif est de faire face à l’insécurité grandissante dans ces régions en proie à la violence perpétrée par des groupes armés. Mais pour certains élus, l’état de siège pourrait faire empirer les choses.
Le député provincial et Vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Me. Jean-Paul Lumbulumbu estime qu’«une 8e prorogation de l’état de siège sans requalification et prise en compte des réalités de terrain sera un acte de lâcheté, d’irresponsabilité et de trahison du peuple»,a-t-il déclaré s’adressant ouvertement aux députés nationaux.
Malgré la mise en œuvre de l’état de siège, les violences continuent dans les deux provinces que des milliers de civils ont désertées. Pourtant, lors d’un séjour dans la ville de Goma, le président congolais avait confirmé une évolution positive de la situation.« 4 villages systématiquement pillés à Masisi vendredi, des incursions et convois attaqués Beni… », a épinglé cet avocat de profession, qui à ses yeux l’état de siège tel que proclamé ne semble rien résoudre.
Cet élu a toujours proposé au gouvernement central et au Parlement la consultation populaire avec le Nord-Kivu et l’Ituri avant d’adopter d’éventuelles prorogations de l’état de siège.
Ce, parce que cet élu du peuple « estimait que la population est supposée détenir des données susceptibles, une fois versées auprès des décideurs, d’orienter l’action du régime exceptionnel pour l’amélioration de la situation sécuritaire sur terrain.»