Par Charles Mapinduzi
Les activités sont paralysées dans plusieurs coins de la ville de Goma ce lundi 6 février 2023 à la suite d’un appel des mouvements citoyens et des forces vives qui ont mobilisé la population à s’opposer à la force sous-régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est qui, depuis son déploiement au Nord-Kivu, est restée inactive contre les groupes armés dont le M23.
Plusieurs artères sont barricadées par des pierres, les manifestants exigent le départ des troupes de l’EAC qu’ils soupçonnent de favoriser un plan de balkanisation de la République démocratique du Congo, en complicité avec le Rwanda.
Pour tenter de contenir la situation, les services de sécurité se sont déployés en quelques endroits pour tenter d’étouffer la manifestation et dégager la voirie.
“L’heure est grave et pays est en train de partir avec la complicité de la Monusco et de la force sous-régionale de l’EAC qui appuient les terroristes du M23-Rwanda pour doter ration alimentaire à l’ennemi et faciliter la prise de nouvelles entités en faveur des terroristes du M23-Rwanda. Nous devons nous lever contre la complicité interne et externe contre la RDC”, écrit un leader du groupe de pression Véranda Mutsanga à Goma.
Cependant, ces manifestations ne font pas l’unanimité. Pour certains habitants, paralyser les activités à Goma alors que toutes les voies d’accès ont déjà été bloquées par le M23 est une stratégie qui favorise l’ennemi. Quelques-uns interrogés par Iwebrdc craignent la montée vertigineuse des produits de première nécessité dans une ville où la vie est déjà très chère.
“Appel à 6 journées ville morte : un plan de l’ennemi. Nous avons urgemment besoin de la paix mais nous ne pouvons pas faciliter l’ennemi à réussir son coup. Toute personne vivant à Goma sous les conditions créées par cette guerre ne peut soutenir ces actions paralysant la ville”, écrit Carly Kasivita, gouverneur en congé.
Pour rappel, la force sous-régionale déployée au pays depuis quelques mois ne s’est jamais engagée au front contre le M23 ni contre un autre mouvement armé alors que sa mission est normalement offensive. C’est cela qui énerve la population du Nord-Kivu qui exige son départ.