Par Charles Mapinduzi
La tension est très vive à Butembo (Nord-Kivu) depuis le matin de ce vendredi 12 août. Après l’incursion surprise des rebelles ADF au coeur de la ville le mercredi 10 août dernier, la cité peine à se remettre. La peur s’est installée, des habitants s’interrogent sur leur sécurisation par les autorités de l’état de siège.
Alors que le choc lié à la libération de plus de 800 prisonniers par lesdits ADF est encore vif, la ville connaît depuis le matin un climat très particulier. Dans sa partie Nord, d’inédites altercations y ont été enregistrées entre les services de sécurité et un groupe de personnes jusque-là non encore identifiées. Les premiers sources ont parlé des jeunes du groupe de pression Parlement debout de Furu mais certaines autres parlent des Maï-Maï qui se seraient infiltrés pour s’en prendre aux agents de sécurité.
La situation est restée intenable tout l’avant-midi. Pour le moment, il est bien difficile d’établir le bilan définitif de ces échauffourées. Cependant, jusque-là, l’armée parle de 5 policiers tués, 3 jeeps de la police incendiées ou encore d’autres abandonnées. Des policiers dont le nombre exact n’est pas encore connu ont été blessés et, parmi eux, le commandant second de la police dans la ville, le commissaire supérieur principal Nzenze, chargé des opérations. Ce dernier est aux soins intensifs dans un hôpital local, ses 2 gardes du corps ayant déjà été tués.
Déjà, des habitants craignaient que la criminalité urbaine refasse surface après la libération de cette centaine de détenus parmi lesquels des bandits de grand chemin, des rebelles et des criminels. Un autre problème qui est venu raviver les tensions, c’est cette communication du porte-parole du secteur opérationnel Sokola 1 grand Nord-Kivu. Au cours de l’émission dialogue intercongolais du mercredi 10 août dernier, le capitaine Antony Mualushayi avait tenu des propos supposés outrageant contre la communauté Nande, majoritaire dans la contrée. D’ailleurs, des acteurs de la société civile exigent son remplacement pour favoriser le mariage civilo-militaire.