Par Charles Mapinduzi
La région de Beni continue sa descente aux enfers. Alors que les opérations militaires mixtes FARDC-UPDF sont en cours depuis plus d’un an maintenant, la zone est restée sous la menace d’attaques sanglantes des milices qui y entretiennent des atrocités.
Dans la nuit du dimanche à ce lundi 23 janvier, la chefferie de Bashu, en territoire de Beni, a été ciblée par les terroristes ougandais de l’Allied Democratic Forces (ADF). Sur place, ces derniers ont de nouveau abattu une vingtaine de civils, rapporte la société civile locale qui peint une situation pleine de chagrin et d’inquiétude la matinée de ce lundi.
« Il est difficile de livrer le bilan définitif pour l’instant. Mais, jusque-là, il y a 25 personnes qui ont été tuées. D’autres corps pourraient peut-être être découverts au fur et en mesure. Il y aussi d’énormes dégâts matériels parce que les rebelles ont incendiés des maisons aussi. Mais aussi, d’autres civils sont encore introuvables. Vraiment, que les autorités travaillent davantage pour nous sécuriser. C’est la tristesse ce matin. Vous vous imaginez plus de 20 personnes tuées d’un seul coup« , se plaint un cadre de la société civile locale.
Information confirmée par Sadam Patanguli de la chefferie de Bashu. Il indique que 5 maisons et 3 motos ont été incendiées, en plus de personnes disparues.
Secouée par des massacres des civils depuis octobre 2014, la région de Beni demeure la contrée la plus instable du Nord-Kivu. Ni les multiples opérations lancées contre l’ennemi dans la zone ni la volonté des autorités politiques ne sont jamais venues à bout de la nébuleuse.
Le 6 mai 2021, le président Tshisekedi a même proclamé l’état de siège au Nord-Kivu et dans l’Ituri mais ses retombées restent moins perceptibles au regard du nombre des civils qui continuent d’être tués, des maisons incendiées et des biens pillés.
De ce jour, les autorités militaires congolaises et ougandaises rassurent que l’opération « Shuja » lancér depuis le 30 novembre 2021 est en train de mettre l’ennemi en difficulté. Elles promettent même que l’ADF pourrait bientôt appartenir au passé.