Par Charles Mapinduzi
Le gouvernement congolais doit tirer attention à la situation qui prévaut au Nord-Kivu avec l’agression rwandaise qui rend de plus en plus folle la population de Goma et d’autres entités. Depuis que le M23 a coupé la route Goma-Kitchanga et Rutshuru-Goma, la vie est devenue intenable au chef-lieu de la province. Les prix des produits de première ont grimpé à un point inimaginable.
Cette situation révolte au plus haut niveau les citoyens qui se plaignent d’en avoir désormais marre. Ce qui est sûr, ceci était l’un des plans de Kigali qui tente tout pour obtenir un soulèvement populaire contre les autorités congolaises : asphyxier la ville de Goma et mettre la population dans des conditions désespérées pour que Kinshasa n’ait pas un autre choix que celui de négocier.
Ce lundi 6 février, des mouvements citoyens ont appelé à manifester contre l’inaction de la force sous-régionale de l’EAC. Mais, une manifestation à travers une ville morte, une ville sans activités. Cependant, les choses ont du coup pris une tout autre allure : des routes ont été barricadées, des jeunes se sont déferlés dans les rues et les services de sécurité ont été contraints d’intervenir pour calmer la tension.
Malheureusement, cela n’a pas suffi. Des groupes de jeunes se sont directement attaqués à des biens détenus par des sujets Tutsi ou encore ceux de la communauté Banyamulenge. Ici, des boutiques ont systématiquement été pillés par des manifestants qui ont mis en sac des produits de valeur allant même jusqu’à emporter des tables-bureaux. De l’autre côté, des Églises supposées appartenir à la communauté Banyamulenge ont aussi été saccagées. Le siège de la société Cooperama a aussi été visé.
Les manifestants soupçonnent les Tutsi ou encore les Banyamulenge d’être en complicité avec l’agresseur. Pendant ce temps, des affrontements se poursuivent sur le champ de bataille en dépit de l’appel au cessez-le-feu décrété lors du sommet de Bujumbura du samedi 4 février dernier.
Les combats sont signalés à Kalake et Tuonane à quelques kilomètres seulement de Goma et vers l’Ouest. Le M23 avance vers Saké et ainsi vers la ville de Goma, indique une source sur place.