Par Charles Mapinduzi, à Goma
Les journalistes Merveille Kiro de Blessing FM, Ali Asanka Darius (correspondant de la Voix de l’Amérique) et Héritier Munyafura (correspondant de l’AFP) ont été blessés ce mercredi 18 janvier par des éléments de la police qui ont été déployés pour réprimer une manifestation contre le déploiement de la force sous-régionale à l’Est de la République démocratique du Congo.
La répression était violente, les manifestants violentés ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes et des tirs de sommation. Les 3 journalistes ont été blessés devant le bureau de l’entrée du gouverneur, ce que condamne Journaliste en danger, JED.
« C’est devant l’entrée du bureau du gouverneur que la police a utilisé de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants que les 3 journalistes ont été poursuivis quand ils échappaient aux tirs puis se sont blessés, car poursuivis dans leur fuite par les éléments de la police dans les rues du quartier Himbi« , écrit-il.
Pour rappel, les mouvements citoyens ont manifesté contre la présence des forces de l’Afrique de l’Est (EAC) qu’ils jugent complices du M23. Ils exigent l’action offensive de la part des FARDC et s’opposent à l’entrée des forces du Soudan du Sud, tout en demandant aux troupes kenyanes de ne plus circuler dans la ville.
A noter que depuis que les troupes kenyanes sont au Nord-Kivu, elles ne sont jamais engagées dans aucune lutte armée contre l’ennemi, ce pourquoi elles sont pourtant au pays. Au contraire, en marge de certaines cérémonies de façade où les rebelles disent se retirer de certaines positions sous leurs contrôles, la force sous-régionale s’affiche sous une convivialité et complicité qui ne disent pas leur nom avec les assaillants. Une attitude qui ne passe pas et qui soulève des questionnements.
Certains observateurs craignent que l’EAC soit dans une démarche qui pourrait faciliter l’occupation de l’est et quelques temps plus tard, la balkanisation de la République.