Par Gédéon ATIBU
On le savait avant de le voir venir. Les congolais s’insurgent contre les propos de Paul Kagame tendant à ignorer le rôle sombre joué par son pays et son implication directe dans ce dont il est accusé dans le rapport Mapping.
Habituée à ce genre de situation, la Lutte pour le Changement ( LUCHA) n’attend pas se payer des paroles apaisantes pour répondre à ce qu’elle qualifie de « négationnisme » pur et simple.
« Pour Kagame aucun crime n’a été commis en RDC. Quel négationnisme! Sans vérité et justice les relations sincères sont impossibles », a écrit ce mouvement citoyen qui dit-il « attendre une protestation officielle de la RDC ».
A Paris où il se trouve, Paul Kagame a pris défense de son pays contre toutes les accusations dont il fait objet et chargé l’ONU d’avoir échoué et certaines puissances occidentales de s’être impliquées dans le plan de déstabilisation de la RDC à partir de l’Est.
La majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. En référence à une série particulière d’événements qui se sont déroulés entre 1996 et 1997, le rapport soulève la question de savoir si certains crimes commis par l’armée rwandaise et son allié congolais, le groupe rebelle de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL), contre des réfugiés hutus rwandais et des citoyens hutus congolais (voir ci-après pour d’autres détails) pourraient être qualifiés de crimes de génocide. Le rapport précise qu’il appartiendrait à un tribunal compétent de rendre une telle décision.
L’objectif du projet de mapping n’était pas d’« établir de responsabilités individuelles ni à jeter le blâme. » Au contraire, le rapport indique que le projet de mapping « se veut un premier pas, après un violent conflit, vers un processus de vérité parfois douloureux mais nécessaire » et qu’il cherche à « [regarder] vers l’avenir en identifiant plusieurs chemins que pourrait emprunter la société congolaise pour composer avec son passé, lutter contre l’impunité et faire face aux défis présents de façon à empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent.»
« Le rapport Mapping est hautement contesté que ce soit en RDC ou par les pays voisins. Il a été très politisé », s’en est-il disculpé à Paris où il participe au sommet France-Afrique 2021