Par Gédéon ATIBU
Le ton a bien changé depuis bien longtemps. Dans l’intervalle, l’élève Kagame semble bien dépasser son maître Museveni. Il a assis son pouvoir absolu, imposé le culte de sa personne, écrasé ses opposants.
Diplomatiquement, les deux pays se sont rapprochés, avec comme cause commune la remise en cause des traités de l’après-guerre, qui brident leurs ambitions.
En clair, les ambitions des dirigeants de ces deux est de conquérir de vastes espaces où déployer leurs populations devenues trop nombreuses.
Dans leur vision, ils ont pointé la RD Congo pour deux ou trois raisons même: étendue, richesse et désorganisation qui règne en maître mot.
Le Lieutenant-Général Muhoozi Kainerugaba de l’Ouganda estime qu’il est facile de mener la guerre devant un tel adversaire. Dans un message publié sur son compte Twitter ce lundi, cet homme d’armée exprime clairement ses intentions de va-t-en-guerre.
Le fils aîné de Museveni vante les deux armées pour ,semble-t-il, faire peur à leurs voisins africains.
« L’UPDF et la RDF sont les plus grandes armées d’Afrique. Nous pouvons vaincre n’importe quel ennemi qui nous menace», a-t-il écrit.
Une déclaration moins mesurée et qui réveille nos inquiétudes quant à l’invitation de deux armées sur le territoire congolais pour soit disant venir combattre le groupe rebelle du M23. Si l’UPDF est la meilleure armée d’Afrique comme l’a laissé entendre clairement le Général Muhoozi, pourquoi la guerre de l’Est (M23) ne prend pas fin. Soit ils sont incapables d’éradiquer ce mouvement rebelle. Et ceci fauche le raisonnement du « mesquin » Général Muhoozi soit ils sont simplement complices et tirent des dividendes de la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo. On s’est flanqué le doigt dans l’oeil. Et la suite serait encourir un gros risque.
Les deux dictateurs ont toujours marché du même pas. De 2010 à 2022, ils se sont rencontrés dix-huit fois, passant du mépris à l’admiration , de pactes de circonstance à la constitution d’un axe offensif lors de la première apparition du M23 en 2009.
Ces messages anodins qui sont propagés au sein de l’opinion ougandaise cachent parfois bien la réalité qui se prépare dans ce pays. A la RDC de tirer le meilleur enseignement de tout ce qui se dit et se passe dans la région.
L’EAC a piégé Tshisekedi en lui présentant le bien-fondé de l’intervention de la force militaire régionale sur le sol congolais.
Néanmoins, il résiste sur un point : une vraie alliance militaire, que l’Ouganda presse Kagame signer et qui l’attirerait fatalement vers la guerre. A laquelle, il le sait, son pays n’est pas prêt.
En 1939, on s’en souviendra que les Allemands avaient montre de cette même ivresse qui les conduisit à la déroute et à la fin de leur pouvoir. « On ne chante pas aussi tôt la victoire avant d’engager la guerre »,dit-on.