Par Charles Mapinduzi
Ce que l’on craignait est peut-être même déjà là avant le rendez-vous fatidique du 20 décembre prochain qui attend donner au pays de nouveaux dirigeants. Alors que le Congo se prépare à expérimenter une 4e élection démocratique consécutive depuis 2006, l’équipe Denis Kadima risque de se révéler le bon dernier élève de tous.
Près de 3 semaines après le début de l’opération d’identification et d’enroulement des électeurs, les cris plaintifs des Congolais peinent à s’estomper. Si dans certaines provinces de l’Ouest la situation n’est guère enviable, dans la Mongala, par contre, tout va de mal en pis.
Prévues pour un seul mois selon la feuille de route publiée par la Commission électorale, les opérations risquent de s’arrêter avant même que le 1/10 des citoyens de nombreux territoires et secteurs de cette province se soient fait enrôler. Pourtant, les prochains votes en dépendent forcément, car ne peut élire que celui est muni de sa carte d’électeur. Également, faute de carte d’identité pour citoyen, la carte d’électeur est le laisser passer en République démocratique du Congo comme on le sait.
Voilà autant de paramètres qui taraudent les esprits des Congolais à Mongala. Principalement, dans le territoire de Bongandanga, en secteur Bosombelo, les plaintes sont sans appel. Des habitants sur place qui alertent la CENI s’inquiètent totalement de leur sort. Ils se disent totalement abandonnés. Certains d’entre eux joints par Iwebrdc ce vendredi 13 janvier peignent un tableau déplaisant qui décrit des opérations bâclées d’avance à moins que la Commission électorale nationale indépendante se ravise au plutôt.
D’une part, ils parlent des centres d’enrôlement qui sont restés inopérationnels jusqu’à ces jours. D’autre part, quelques-uns d’entre ces centres qui essaient de sortir du lot sont cruellement confrontés à un problème logistique indescriptible : absence des machines par ici, machines sans batteries par là, panneaux solaires de recharge inexistants, etc. D’un autre côté, des agents inexpérimentés de la CENI qui causent du retard dans les opérations. Selon un habitant qui fait le monitoring sur l’ensemble du territoire de Bongandanga, quelque 30 ou 40 personnes seulement sur des milliers se sont fait enrôler jusqu’ici, à un peu plus d’une semaine seulement de la fin des opérations.
« Nous connaissons un très grand retard dans les activités à Bongandanga, dans 4 secteurs. J’ai sensibilisé au sujet de cet enrôlement, nous sommes arrivés dans certains centres qui ont ouvert, mais il y a beaucoup de désagréments. Ils sont même en train de se plaindre concernant les fiches avec lesquelles travailler. Ils manquent des batteries, ils n’ont pas de panneaux solaires pour charger les machines. Dans certains secteurs, aucun bureau n’est surveillé. Dans certains centres où les opérations ont commencé, des matériels n’y sont pas. Par exemple, la machine est là mais pas de batterie, pas de panneau solaire, l’enrôlement se fait dans 2 jours puis c’est tout. Le centre ferme parce que le moyen de continuer n’est pas possible. Dans d’autres entités, les bureaux ou centres sont carrément inoperationnels. Là où je suis, il était prévu que 6 machines soient en activité mais déjà, 4 ne fonctionnent plus bien. Il n’y a parfois pas d’encre. Dans certains centres, il n’y a que 30 ou 40 enrôlés jusque-là alors que les opérations sont prévues pour un mois seulement », se plaint-il.
Au regard de tout ceci, ce notable de Bongandanga appelle urgemment la CENI à se tourner vers cette population pour sauver la situation. Il craint que les habitants de la contrée soient exclus de prochaines élections parce que ne s’étant pas fait enrôler
« Nous lançons ce message aux responsables directs de la CENI, qu’ils s’impliquent dans ce dossier et que leur équipe de supervision fasse des tournées pour voir ce qui se passe à Bongandanga. Dans nombreux groupements, il n’y a aucune machine jusqu’ici, c’est la timidité totale dans les opérations« , dit-il.
Il sied de rappeler que c’est depuis le 24 décembre dernier que les opérations d’enrôlement ont débuté dans certaines provinces du pays. Cependant, des lamentations se sont multipliées à ce sujet. Au lieu d’un mois, cet enrôlement risque de s’étendre sur plusieurs jours et ainsi retarder les prochaines élections prévues dans un an.