Par Charles Mapinduzi
La guerre est presque déjà ouverte entre les députés du Front commun pour le Congo (FCC) et le bureau de l’Assemblée nationale après les menaces brandies par Christophe Mboso contre les élus absentéistes. Au lieu de s’y conformer, les Kabilistes voient plutôt en cette décision une chasse à l’homme tendant à verrouiller l’espace politique en marge des scrutins à venir.
Félix Kabange Numbi, haut cadre de la famille politique de l’ancien président congolais, ne veut pas passer par le dos de la cuillère pour dénoncer le complot du régime en place, selon son entendement. Il se plaint de constater que seuls les députés FCC sont dans le viseur de la Chambre basse du Parlement alors que près de deux centaines d’autres parlementaires Union sacrée ne répondent pas présents à plusieurs plénières.
Pour tenter de détruire la démarche de Christophe Mboso, Félix Kabange justifie les absences de certains députés par les mesures sanitaires qui avaient été mises en place par les autorités du pays et qui avaient exigé des rencontres à format réduit pour se protéger du Coronavirus.
“312 députés sont concernés par les absences, soit près de 200 députés Union sacrée sont des absentéistes. Alors, pourquoi brandir seulement les noms des élus du FCC? Grâce à l’état d’urgence sanitaire et aux mesures prises par l’Assemblée nationale de se réunir dans un format réduit, plusieurs députés ont été sauvés. Poursuivre ces députés pour absentéisme, c’est regretter de les voir en vie. Vouloir invalider 312 députés, c’est la stratégie du pouvoir pour ne plus avoir le quorum de siège et décision à l’Assemblée nationale et gérer seul la dernière année avant les élections”, estime le Kabiliste dans une réaction ce vendredi 29 avril 2022.
Par ailleurs, Félix Kabange Numbi ne semble pas intimidé par le rugissement de Christophe Mboso. Il persiste et signe que les FCC ne participeront pas aux plénières sur la loi électorale avant tout consensus.
“Malgré les montages, les menaces d’invalidation pour absentéisme, les députés du FCC ne participeront à aucune plénière en rapport avec la loi électorale. Nous voulons une loi consensuelle avec toutes les parties prenantes. Le forcing ne paiera pas. Nous nous en remettons au peuple”, laisse-t-il entendre.
Rappelons que le président de l’Assemblée nationale a clairement brandi des menaces d’invalidation des députés irréguliers. Mais, l’opposition a vite parlé d’une machination contre elle. Toutefois, certains du FCC ont dû regagner l’hémicycle pour échapper à la mesure punitive annoncée par Christophe Mboso.