Alors que le président sortant EDGAR LUNGU exerçait un contrôle sans précédent sur tout l’appareillage médiatique et institutionnel des élections, la réalité des urnes a défié toute forme d’espoir de voir les zambiens renoncer à leur droit sacré, celui d’élire le président de leur choix tout en contrôlant aussi le résultat des urnes tous les bureaux de vote .
Cette réalité, qui définit un nouveau paradigme de gestion électorale en Afrique subsaharienne , semble ouvrir les portes à de nouvelles pages dans la perception africaine devenue quasi dogmatique, que l’organisateur des élections la gagne toujours .Les résultats étant généralement sans surprise , les présidents en fonction y demeurent et le peuple ne participe à l’exercice qu’avec très peu d’espoir de voir son choix respecté.
Une Afrique qui change…..
Ce qui ressort de cette élection, est que la défaite du président sortant EDGAR LUNGU résulterait de la crise économique que traverse actuellement la Zambie et pour laquelle, le gouvernement sortant s’est illustré par une impuissance que d’aucuns qualifiaient de démission collective alors que des promesses étaient continuellement renouvelées.
Alors que le campagne du candidat HAKAINDE HICHILEMA était interdite de diffusion sur les ondes nationales , les zambiens ont appréhendé cette injustice comme une opportunité de défier le président sortant qui, de manière générale , était perçu comme incompétent.
Il appert de ce constat, que les candidats au pouvoir en Afrique subsaharienne qui continueront à laisser prospérer la perception de la possibilité de manipulation des résultats , s’exposeront à cette nouvelle vague qui tend à renforcer le contrôle des urnes par les citoyens africains qui prennent de plus en plus conscience des défis à relever et de la responsabilité qu’incombe les choix qu’ils portent dans les urnes.
Des africains de plus en plus exigeants et vigilants….
L’histoire retiendra que comme en République Démocratique du Congo en 2018, avoir un contrôle institutionnel serré sur le processus électoral , ne garantit pas une possible réélection. Le FCC qui contrôlait 26 provinces, la CENI, la cour constitutionnelle, les assemblées provinciales, a vu son candidat, perdre l’élection au profit de l’opposant TSHISEKEDI de l’époque.
L’Afrique se mue et se libère des aprioris qui l’ont depuis des années, plongée dans une position victimaire transitionnelle sous les dictatures .
Aujourd’hui , Les africains exigent autant de démocratie et de liberté que des performances , ce qui oblige, aux dirigeants avertis , d’adapter la gouvernance démocratique à ce genre d’éventualités presqu’inimaginables en Afrique subsaharienne il y quelques années.