Par Michel BUTANGAZI
C’est sur un ton ferme et sans détour que la Direction Politique de Ensemble pour la République, parti cher à Moise Katumbi, mécontent du dépôt de la proposition de loi sur la congolité à l’Assemblée Nationale, a annoncé à travers un communiqué de presse que « toute éventuelle inscription au calendrier des travaux de l’Assemblée nationale de ce texte consacrera la rupture définitive et irréversible au sein de l’Union sacrée ».
La République Démocratique du Congo s’enfonce de plus en plus dans une crise politique inquiétante . Le parti de Moise Katumbi, mécontent de la proposition de loi sur la congolité déposée jeudi à l’Assemblée nationale par le Député Nationale Nsingi Pululu, menace avec force de se défaire de l’Union sacrée si cette proposition n’est pas retirée. Un coup de force qui va aggraver un peu plus l’instabilité du pays si le camp du président Tshisekedi ne s’y investit à temps, bien avant l’inscription de cette proposition de loi dans le calendrier de l’Assemblée nationale.
« Félix, savez-vous quel est le seul moyen de mesurer combien vous aimez quelqu’un ? C’est de le perdre », peut-on lire sur le compte twitter de Olivier Kamitatu, Directeur de cabinet de Moise Katumbi. Un haut cadre de l’Udps, parti présidentiel, s’exprimant aussi sous le couvert de l’anonymat étant donné le caractère suicidaire de cette loi, a confirmé que le président de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso Nkodia et le Président de la République, avaient été induits en erreur en autorisant le dépôt de cette proposition de loi à l’Assemblée Nationale. Nous craignons que le sang coule encore dans ce pays, conseille-t-il.
Kabund et quelques caciques du FCC à la manoeuvre
C’est là que le président Tshisekedi avait été induit en erreur d’une part, de placer toute sa confiance à Kabund qui est le président a.i de l’UDPS, et d’ouvrir une brèche de négociation avec quelques caciques du FCC à l’instar de Lambert Mende Omalanga, ancien porte-parole du gouvernement sous Kabila et qui ne jure que sur l’exclusion de Moise Katumbi aux prochaines élections présidentielles de 2023, d’autre part.
Ce sont les mêmes caciques du FCC qui ont monté des stratagèmes pour écarter Katumbi à la présidentielle de 2018 en arguant une double nationalité que détiendrait celui-ci, les mêmes sont aujourd’hui à la manoeuvre trois ans plus tard. Leurs intentions ne sont pas connues ? Par certains, oui, mais par les observateurs avertis, ces caciques du FCC, de mèche avec Jean-Marc Kabund, peaufinent des stratégies pour bloquer l’accession de Katumbi à la magistrature suprême.
Opération exclusion : Tshisekedi sur le front avec les potentiels candidats présidents
Le président Tshisekedi se voit être aujourd’hui l’homme fort de la RDC et de toute l’Afrique. Président de l’Union Afrique et prochain vice-président de la SADC, Félix Tshisekedi passe de la répression judiciaire à la congolité pour exclure tout candidat ambitieux à la présidentielle de 2023. Ces candidats présidentiables sont accusés de détournements de deniers publics (Vital Kamerhe et Matata Ponyo), ou encore de n’être pas de père et de mère congolais (Moïse Katumbi), ce qui balise le chemin pour Tshisekedi en 2023. Un régime plongé dans une expérience douloureuse de sabotage » de la constitution et d’avoir enfreint la charte de la cohésion nationale et le vouloir vivre ensemble entre congolais. Le président Tshisekedi a d’ailleurs promis que lui-même sera candidat à la présidentielle de 2023. Pourquoi exclure les autres candidats par des moyens farfelus ?
Vives protestations de la communauté nationale et internationale contre la loi Tshiani
S’adressant sur le processus électoral au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, Bintou Keita, cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations unies au Congo (MONUSCO), a rejeté par avance cette politique tendant à créer des troubles inutiles au pays à cause d’une loi discriminatoire qui ne contribuera au processus de stabilisation de paix en RDC.
Dans une déclaration faite à Kinshasa, les députés nationaux de l’espace Grand Katanga ont dénoncé la proposition de loi de Noël Tshiani, car, selon eux, elle entraine une exclusion d’une partie des congolais d’origine. « Il a été démontré que l’exclusion et la division ne construisent jamais une nation. Nous rappelons que dans un environnement démocratique pour accéder à un mandat électif, le choix revient au peuple souverain. Le peuple est mature, 61 ans d’indépendance et libre de se choisir ses dirigeants », faisaient-ils remarquer.
Faisant une analyse de droit comparé, le Député national Jean-Jacques Mamba, a appelé dans un tweet « à construire ce pays dans la diversité et l’unité » en se servant de la leçon de l’ivoirité en Côte d’Ivoire. « La Côte d’Ivoire que nous envions aujourd’hui, celle qui reçoit les investisseurs et qui construit des métros et trames, le pays le plus développé de l’Afrique francophone est celle qui a dépassé les débats stériles et s’investit pour le bien-être de la population. L’ivoirité n’a rien à ce pays » , tranche-t-il.
La Conférence Épiscopale du Congo comme médiateur des crises politiques au pays ,est déjà annoncé dès la semaine prochaine pour désamorcer cette bombe à retardement. Dans le cas contraire, ce sera l’hécatombe qui va nous faire oublier tous les acquis de l’alternance au sommet de l’État. En voulant tout gagner, on risque de tout perdre. Un tiens vaut mieux que deux ,tu l’auras, l’un est sûr et l’autre ne l’est pas ,conseil des sages aux politiciens congolais.