Par Gédéon ATIBU
Depuis quelques jours en RDC, la proposition de loi sur la « congolité » provoque une levée de boucliers tant dans le microcosme politique que dans le cercle des partenaires étrangers.
Cette proposition de loi prévoit d’exclure de l’élection présidentielle, mais aussi d’autres fonctions régaliennes, toute personne dont les deux parents ne seraient pas congolais.
Le projet de loi divise la classe politique, mais aussi les habitants, comme le député national Jean-Jacques Mamba, qui estime qu’« Il y a des congolais brillants et utiles pour la république qui n’ont pas choisi leurs parents mais à qui il faudra expliquer l’erreur qu’aurait commise l’un des parents en épousant un étranger. Être né de père et de mère ne peut pas devenir un privilège dans un pays pillé par ses propres fils », écrit-il sur son compte Twitter.
Qualifiée de « discriminatoire » ou d’« anticonstitutionnelle » par ses adversaires, cette proposition de loin a pour but de ne laisser accéder à la fonction présidentielle que les citoyens nés de père et de mère congolais. Moïse Katumbi, dont le père était grec, se sent personnellement visé, et a mis son mouvement politique sur le pied de guerre, promettant de tout faire pour barrer la route au texte à l’Assemblée. Quitte même à claquer la porte de l’Union sacrée, la majorité constituée autour de Félix Tshisekedi.
Jean-Jacques Mamba craint d’éventuelles crises politiques et troubles au pays. « Ne faisons pas une politique d’exclusion parce que ça va apporter de l’instabilité politique.On peut retourner la question en disant quel est le bilan socio-économique de tous les dirigeants qui ont été de père et de mère congolais. Je pense que 60 ans après nous sommes quand-même le pays le plus pauvre du monde », fait-il remarquer sur un ton exempt de toute complaisance.
Droit dans ses bottes , le député élu sur la liste du MLC en 2018 estime sincèrement que le civisme va au-delà de tout ça dans la mesure où « Vous pouvez avoir un étranger à qui vous confiez des responsabilités , qui les fait mieux qu’un patriote. Cela ne veut pas dire que vous pouvez exposer votre code de nationalité à tout vent », avait-il dans une récente interview accordée à IWEBRDC.